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lundi 28 octobre 2013

Dazaifu, ancienne capitale de Kyūshū

La petite ville de Dazaifu, aujourd'hui dans la banlieue de Fukuoka, a eu beaucoup plus d'importance au cours de l'histoire, puisqu'elle était la capitale administrative de toute la région de Kyūshū de 663 à 1158, date à laquelle ce pouvoir a été transférée à Hakata (Fukuoka). Aujourd'hui, la ville est plutôt réputée pour ses pruniers:
Leur style connaît des variantes parfois plus géométriques:
Fin février, les pruniers commencent déjà à fleurir et à donner des couleurs à la ville:
En mémoire de sa grandeur passée, la ville a vu s'ouvrir le Kyūshū National Museum en 2005, à l'architecture ultra-moderne, et retraçant l'histoire de la région. Mais les visiteurs (c'est-à-dire le plus souvent les habitants de Fukuoka, qui viennent s'y balader le dimanche) ont plutôt l'habitude d'aller faire un tour au sanctuaire Tenmangū:
Ce sanctuaire, assez imposant, est souvent très vivant et animé. Mais malheureusement, les visiteurs s'arrêtent pour la plupart à ces principaux bâtiments. Certains y observent d'ailleurs une curiosité:
Une des ailes du bâtiment a en effet été construite autour d'un arbre, obligeant à adapter la toiture. Au passage, il est de bon ton d'aller saluer le bœuf porte-bonheur, à l'entrée du sanctuaire:
Concrètement, le bœuf doit assurer une bonne santé à celui qui le touche: il faut par exemple le toucher à la tête pour ne pas avoir mal à la tête, au ventre pour ne pas avoir mal au ventre, etc. Pourtant, la partie la plus originale de la visite se situe derrière le bâtiment principal; et là, presque personne ne tente l'aventure... Aventure est, du reste, un bien grand mot; il s'agit simplement d'une promenade en forêt, sous les toriis:
À l'arrivée, un sanctuaire plus petit attend les "courageux". Et pour ceux qui ont l'idée d'aller chercher encore plus loin, un mini-sanctuaire, dans une petite grotte, se trouve caché juste derrière:
Celui-là, il faut le mériter! Et bizarrement, dès qu'il s'agit de marcher un peu, il n'y a plus grand monde au rendez-vous... Ceci étant, il est vrai que, sans être de la randonnée de haut niveau, en été, la balade n'est pas de tout repos: entre la chaleur, la pluie, les moustiques et les araignées, il faut quand même un peu de motivation. De retour dans le centre du sanctuaire, plusieurs spectacles sont possibles, comme les cérémonies (mariages ou autres), les dresseurs de singes, les jardiniers qui arrachent les mauvaises herbes à la pince à épiler... Mais mon spectacle préféré est celui des bénédictions de voitures neuves:
De l'autre côté de la rue principale de la ville, l'ambiance est beaucoup plus zen, puisque la principale attraction est le temple Kōmyōzenji. Ce temple est surtout réputé pour son jardin de pierres:
Pourtant, le jardin de mousse, situé derrière le bâtiment central du temple, a plus de charme (à mon goût au moins):
En plein été, ce jardin donne même une illusion de fraîcheur tout à fait appréciable... En reprenant la rue principale, impossible d'échapper aux innombrables magasins de souvenirs (comprendre: japoniaiseries) et restaurants. C'est l'occasion de s'arrêter pour déguster quelques tempuras, spécialité proposée dans de nombreuses enseignes:
Cet assortiment de beignets (poissons, légumes) est en réalité d'origine portugaise, et a été introduit dans le pays à Nagasaki; on en trouve aujourd'hui dans tout le Japon, et beaucoup à Dazaifu. Et si après il vous reste encore une (assez bonne) place dans l'estomac, il faut aussi tester le gâteau local: l'umegaemochi:
Il s'agit d'une boule de pâte de riz (mochi), fourrée à la pâte de haricot rouge sucré (anko); le tout est grillé dans un moule avec le dessin d'une branche de prunier (umegae), et permet de recommencer toute la balade vers la grotte... ou de faire une bonne sieste dans le train de retour vers Fukuoka.

vendredi 25 octobre 2013

Pompiers de tout le pays, unissez-vous!

Pour une fois, le sujet ici n'est pas centré sur une ville ou une région, mais sur des personnes: les pompiers. Dans un pays où les risques sont omniprésents (naturels ou technologiques, pas tellement le risque de se faire arracher son sac dans le métro), les pompiers ont évidemment un rôle essentiel (bien plus que les policiers, donc). Et les égouts leur rendent un bel hommage, puisque les plaques mettent à l'honneur la profession à proximité de chaque caserne. Mais attention, il ne s'agit pas de simples plaques, partout identiques, indiquant la caserne... Non! Là encore, chaque ville apporte sa petite touche locale, même si, il faut l'avouer, on peut trouver quelques plaques similaires dans plusieurs villes, représentant le fameux camion rouge sur fond jaune, comme ici à Chatan (choix arbitraire, les couleurs de cette photo étaient plus vives, mais on retrouve la même dans de nombreuses villes):
Il existe dans ce domaine quelques petites variantes, avec les symboles de la ville, comme Nagasaki avec ses hortensias:
Parfois, le design du camion est plus élaboré; c'est le cas à Fujiyoshida:
D'autres variantes sur le thème du camion peuvent être repérées à Kanazawa:
Mais le plus rigolo, c'est lorsque les plaques s'intéressent aux pompiers eux-mêmes, et pas seulement aux camions. À partir de là, toutes les fantaisies deviennent possibles. On peut encore trouver quelques plaques classiques, communes à plusieurs villes, comme Hakodate ou Nikkō:
Déjà, l'air concentré du pompier impressionne. À Utsunomiya, le pompier est plus stylisé, il ressemble à un personnage de manga et prend un air franchement exalté:
Il se rapproche assez du pompier de Fukuyama:
Sa lance à eau semble cependant peu efficace; d'où peut-être ses yeux écarquillés? Les pompiers de Matsumoto ont, eux, du matériel nettement plus performant:
Gare aux pyromanes, ces pompiers-là sont des champions! Parfois, le pompier a un air plus sobre, comme à Shizuoka:
Après, on peut trouver des pompiers identitaires: ceux-ci sont vraiment représentatifs de la ville dont ils assurent la protection. Dans cette catégorie, il faut mentionner Nagoya, dont le symbole est l'orque (présent sur les toits du château notamment); sur les égouts de la ville, c'est le cétacé qui lutte contre les flammes:
Dans le même genre, le légendaire Momotarō-Kun est originaire d'Okayama. Il s'agit d'un petit garçon né dans une pêche (oui, au Japon, les petits garçons naissent dans les pêches et pas dans les choux). Ce sont ses traits qui figurent sur le visage des pompiers de la ville (la pêche est représentée sur son bandeau):
Dans certains cas, le pompier correspond à une petite bestiole quelque peu énigmatique, comme par exemple à Kurashiki:
Le même phénomène est observable à Manabeshima:
Pour bien comprendre l'importance et la diversité des camions de pompiers, voici une caserne:
Avec de tels équipements, la sécurité doit être bien assurée. D'ailleurs, les camions circulent parfois dans Tōkyō, pour montrer qu'ils sont prêts à intervenir dès qu'on a besoin d'eux. Dans le quartier de Shibuya par exemple, ils n'hésitent pas à faire un tour de piste sous le regard ébahi des piétons qui attendent pour traverser (et d'un cycliste qui, lui, semble tout à fait indifférent):
D'ailleurs, ne dit-on pas "beau comme un camion"? L'expression vient de là! Sur les camions, le logo insiste bien sur le côté héroïque des pompiers:
Mon camion préféré reste néanmoins le mini-camion de Manabeshima, qui ne doit pouvoir s'attaquer qu'à de mini-incendies:
Mais en réalité, le vrai pompier de Tōkyō a l'air beaucoup moins zélé que sur les diverses plaques à travers le pays:
Non, il ne posait pas pour la photo... Mais il n'était pas non plus en train d'intervenir sur une catastrophe géante: c'était juste un exercice d'entraînement dans le quartier d'Ueno. Vous ne verrez donc pas "en vrai" les pompiers en pleine action (il faudra se contenter des plaques): par bonheur, je n'ai jamais eu à subir leur intervention!

dimanche 13 octobre 2013

Miyazaki et Aoshima, ville et île à l'ambiance subtropicale

Miyazaki est une ville moyenne de Kyūshū, au bord de l'océan Pacifique. Assez éloignée des circuits classiques, elle n'est que rarement visitée par les touristes de passage au Japon. Mais, sur cette commune, le site d'Aoshima est assez remarquable. Les égouts restent toutefois évasifs par rapport à ce centre d'intérêt, puisque les plaques sont simplement fleuries:
La commune souhaite aussi la bienvenue à ses quelques visiteurs, là aussi avec des fleurs:
Aoshima est présentée comme une île, alors que c'est en réalité une presqu'île. Un pont relie Aoshima à la côte:
Il s'agirait presque d'un tombolo, à la nuance près qu'un tombolo est composé de roches sédimentaires, alors qu'ici, ce sont des roches magmatiques (du basalte précisément). Le basalte prend une forme très particulière tout autour de cette île, que l'on surnomme Oni no Sentakuita ("planche à laver des ogres"):
Ces formations rocheuses sont en effet très originales, et donnent l'impression d'avoir été créées par l'homme, ou par un ogre, mais il n'en est rien. Le centre de l'île est occupé par une jungle subtropicale, mais les amateurs d'aventure pourraient être déçus: impossible de se perdre dans la jungle, elle est vraiment très petite! Et des barrières empêchent d'aller s'y égarer, donc on peut seulement en faire le tour:
Un endroit seulement est accessible, au coeur de l'île: c'est le sanctuaire. Selon la légende, une visite dans ce sanctuaire doit porter bonheur aux jeunes mariés. En tout cas, c'est l'occasion de faire un petit tour dans la forêt:
Pour le reste, j'avoue ne pas connaître très bien la ville de Miyazaki pour développer ici, mais c'est probablement en hiver que les visites y sont les plus agréables. En effet, la douceur du climat y est appréciée. De plus, la région est réputée pour ses très nombreux agrumes, qui mûrissent pour la plupart en hiver:
Ici, il s'agit du yuzu, agrume local assez à la mode en France actuellement (les pâtissiers en vogue proposent de plus en plus de spécialités au yuzu). Comme les fruits sont rares et chers au Japon, une balade à Kyūshū en hiver permet de faire sa provision de vitamines, et pour pas cher!

mardi 8 octobre 2013

Ōsaka, ville sous le château

Ōsaka est une ville immense, mais peu touristique. Bien souvent, les touristes lui préfèrent sa voisine Kyōto, mais font rarement le détour par cette mégapole; et quitte à visiter une ville géante, il est vrai qu'Ōsaka ne fait pas le poids à côté de Tōkyō. La principale attraction d'Ōsaka est son château, mis en valeur sur une magnifique plaque:
Et comme les Français aiment bien analyser le Japon à travers la problématique (très, très originale) de "tradition et modernité", voilà une plaque qui a de quoi nous satisfaire:
La ville, bien que très bétonnée, met aussi en avant quelques fleurs, mais là, c'est surtout pour affirmer son image de marque:
Ne nous en plaignons pas, toute plaque est bonne à prendre! Mais plus que les fleurs, c'est le château qui domine le paysage d'Ōsaka:
La construction du château a débuté en 1583, mais il a par la suite été détruit et reconstruit à maintes reprises (guerres, incendies...); son apparence actuelle ne date que de 1997, dernière étape des travaux. En réalité, à moins de prendre une photo en assez gros plan (comme ci-dessus), il est assez compliqué de n'avoir que le château dans le cadre. Plus fréquemment, les gratte-ciel (très proches), voire les avions, apparaissent dans le champ:
Mais puisque la dialectique "tradition et modernité" est très en vogue, cela n'est pas trop gênant... Si les visites semblent réduites par rapport à la taille de la ville, Ōsaka se rattrape par sa richesse culinaire. C'est en effet la ville d'origine de l'okonomiyaki, en version classique (il existe des variantes régionales, dont la plus connue est celle d'Hiroshima). Comme le nom signifie littéralement "grillé" (yaki) et "comme on aime" (okonomi), ce plat peut être préparé à travers différentes recettes (porc, seiche, crevette...):
La présentation peut aussi varier aussi; ici, avec de la bonite séchée qui "danse" (en photo, on ne peut malheureusement pas le voir) grâce à la chaleur:
Les Japonais comparent parfois l'okonomiyaki à la pizza: ce n'est pas pour (à nouveau) imiter les modes italiennes, mais il faut avouer qu'il est difficile de trouver quelque chose d'équivalent dans la cuisine occidentale. Cependant, la recette n'est pas franchement identique, puisque l'ingrédient de base est le chou, comme on peut le voir sur cette photo, prise pendant la préparation:
Pour compléter sur la cuisine du Kansai, il faut rajouter d'autres plats préparés à la façon teppanyaki (sur une plaque chauffante), notamment les takoyakis (beignets de poulpe) et les yakisobas (nouilles sautées, dont l'origine plus lointaine est chinoise, en fait):
Ōsaka mérite donc bien une petite halte, englobant la pause déjeuner!

jeudi 3 octobre 2013

Amanohashidate, ville au tombolo

Amanohashidate est un nom qui parle peu aux Occidentaux; pourtant, au Japon, le site est classé parmi les 3 plus belles vues du pays (Nihon sankei). Pour information, les autres vues sont Matsushima et Miyajima; mais pour les égouts, Amanohashidate est de loin la plus intéressante des 3. Bien qu'assez difficile d'accès, et donc peu visité par les Occidentaux, le paysage qui figure sur la plaque est néanmoins assez joli:
Et en prenant un peu de hauteur, c'est encore plus joli:
Pour pouvoir admirer cette vue, il faut prendre un genre de télésiège (les Japonais n'aiment pas marcher, encore moins monter), alors que l'altitude et la pente sont raisonnables:
Je l'aurais bien fait à pied, mais d'une part, il n'y a pas de chemin pour cela (on est donc obligé de payer pour prendre le télésiège), et d'autre part, il aurait été dommage de passer à côté du panneau qui explique que c'est dangereux, que l'on risque de tomber, de se faire mal... D'ailleurs le monsieur devant moi m'a fait un peu peur. Enfin, une fois au sommet du promontoire, on peut avoir la vue promise sur la plaque:
Amis de la géographie, voire de la géomorphologie, il s'agit d'un tombolo, c'est-à-dire un cordon de sable reliant deux terres. Amis de la poésie, il s'agit d'un dragon qui crache du feu, comme l'indique le panneau, à l'arrivée du télésiège:
Mais pour le voir, il faut tourner le dos au site, et se pencher pour le regarder à l'envers, entre ses jambes. Je vous fais la démonstration:
Ce n'est pas très élégant, mais c'est la méthode adéquate pour tenter de voir le dragon... Voici le résultat:
Le tombolo, c'est le corps, et les maisons, c'est la tête: vu? Par souci d'exactitude, je tiens à préciser que je n'ai pas retourné la photo, mais que je l'ai bien prise dans la position recommandée. Oui, il faut être rigoureux. J'espère au moins que tout le monde voit bien le dragon, sinon ma pose était juste ridicule et vaine... Après la descente, toujours en télésiège, une promenade sur le tombolo est bien agréable. On peut circuler tranquillement sur le sable, au bord de la mer du Japon, et la pinède s'étend sur plus de 3 kilomètres de long:
Des temples et sanctuaires se trouvent aussi de part et d'autre du tombolo, ainsi que des boutiques (de japoniaiseries surtout) et des restaurants. Mais là, je laisse à chacun le soin d'aller voir: il y a quelques trains directs depuis Kyōto, mais ils prennent le temps... Qu'importe, cela permet de savourer cette région un peu à l'écart du tourisme!