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mercredi 13 mai 2015

Kōbe, ville du boeuf... ou de beaucoup d'autres choses

Contrairement à pas mal d'autres billets sur ce blog, évoquant des endroits aux noms totalement inconnus dans les pays occidentaux, Kōbe connaît une certaine notoriété. Ce nom est familier pour au moins 2 raisons: tristement d'abord, à cause du séisme meurtrier qui s'y est produit le 17 janvier 1995; plus légèrement ensuite (enfin, si l'on peut dire...), pour la viande de bœuf très réputée (mais très grasse) qui en est originaire. Il ne sera pas question de bœuf ici: de toute évidence, ils ne sont pas élevés en centre-ville, donc la mission serait compliquée. Mais on peut commencer par les égouts, qui sont relativement intéressants:
Les bâtiments les plus connus de la ville y sont représentés, afin de rendre la ville reconnaissable au premier coup d’œil. Une autre plaque, plus sobre, insiste sur l'architecture moderne et le site de la ville, entre mer et montagne:
Parfois, les plaques sont utilisées à des fins d'orientation dans la ville:
Cela dit, même si cette cueillette est plutôt intéressante, je sais (pour avoir vu sur Internet) que plusieurs plaques m'ont échappé. En particulier une, qui porte ce slogan: "all you need is Kōbe"! Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir cherché dans tous les endroits stratégiques (parce que, oui, il y a des endroits stratégiques pour les égouts)...
Comme dans un certain nombre de lieux dont le nom est associé à des événements malheureux, les visiteurs de passage à Kōbe s'attendent à voir la ville marquée par les traces du séisme de 1995. Il n'en est (presque) rien. Toute la ville a été reconstruite, en à peine 9 mois. Seul un petit espace, sur les quais du port, sert de "musée" du séisme:
Il s'agit d'un morceau de quai laissé en l'état, et qui témoigne de la violence de la secousse. Partout ailleurs, comme on peut le voir à l'arrière-plan, la vie a repris ses droits. Le front de mer est sans doute la zone où l'architecture symbolise le mieux le dynamisme de la ville:
Les routes sur plusieurs étages (qui s'étaient effondrées) ainsi que le célèbre phare du port donnent une idée de la place de Kōbe dans les déplacements au Japon et en Asie. Un petit bémol tout de même: le port de Kōbe a subi durablement les effets du séisme, puisqu'il a perdu son classement parmi les ports japonais, et une partie conséquente de son trafic a été reportée vers d'autres ports japonais. Mais l'image du bord de mer reste optimiste, laissant la place aux loisirs:
À défaut de porte-conteneurs, les navires anciens à vocation touristique accostent à Kōbe:
Culturellement, Kōbe a aussi une tradition cosmopolite, qui se traduit entre autres par la présence d'un important Chinatown:
La ville accueille aussi de nombreux étudiants, ce qui en fait une ville plutôt jeune et dynamique. Côté culinaire, si on oublie un peu le bœuf (qui, paraît-il, ne se fait pas masser à la bière ou au sake, contrairement à ce qu'en dit la légende), Kōbe se distingue pour sa pâtisserie, très réputée à travers tout le pays. Des écoles permettent de transmettre cette tradition:
Le cadre particulier de la ville donne lieu à un aménagement original, puisque des téléphériques sont construits pour gagner les hauteurs et se promener en surplomb de la ville:
Compte tenu de la nébulosité, la vue panoramique n'est pas garantie... Donc pour découvrir Kōbe, mieux vaut encore se balader au gré des rues, dans la ville basse. Et c'est là que l'on peut tomber sur des paysages insolites. Par exemple, j'aime bien le contraste de ce torii au milieu des immeubles (même si cet exemple est loin d'être unique au Japon):
Et pour finir, mon coup de cœur va vers ce bâtiment en trompe-l’œil, nommé "Méditerrasse", qui donnerait presque l'impression de se retrouver soudainement de retour en France:
Je ne m'explique toujours pas pourquoi la France est représentée par cet immeuble (faussement) délabré... Que doit-on en déduire sur l'image de la France au Japon?