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lundi 3 mars 2014

Tōkyō, ville mondiale

Ah, Tōkyō... Ce site aurait pu commencer par Tōkyō, la ville de tous les superlatifs. Mais justement, il y a tant à dire que j'ai dû avoir du mal à me lancer; et je ne prétends pas ici à l'exhaustivité, loin de là. Mais puisqu'il s'agit quand même d'un endroit incontournable, en voici une petite visite... Tout d'abord, il faut préciser que l'agglomération compte environ 35 millions d'habitants, ce qui en fait la plus grande ville du monde, largement en tête; et pour comparer, cela représente plus de la moitié de la population française. Il est donc impossible de tout dire sur cette ville géante ici, même en ce qui concerne les égouts. J'en ai une collection assez intéressante, mais je sais qu'il en reste bien d'autres à découvrir. Voici tout de même ma modeste récolte... Dans plusieurs parcs de la ville se trouve cette plaque, avec les cerisiers:
Elle est parfois accompagnée de cette variante, avec une colombe:
Il existe aussi une version assez bucolique, avec un pavillon de thé:
Ces plaques restent cependant assez ponctuelles, et ne sont pas répandues dans toute la ville. La plaque la plus courante dans Tōkyō est en effet celle-ci:
On y retrouve la fleur de cerisier, assez stylisée, et la feuille de ginkgo-biloba. Ces 2 éléments sont les symboles de la ville. La fleur de cerisier est couramment reprise au Japon, mais elle est officiellement la fleur emblématique de Tōkyō; quant à la feuille de ginkgo-biloba, elle a la forme de la lettre T, l'initiale de Tōkyō. Ensuite, au gré des quartiers, on peut trouver cette nouvelle plaque:
Pour les plus perspicaces (c'est écrit dessus), cette plaque se trouve dans le quartier de Ueno, de même que la suivante:
Vers la gare de Tōkyō, un petit passage propose ces 2 plaques:
Du côté de Shibuya, en plein carrefour, on peut encore trouver cette plaque, qui représente bien la foule pressée du quartier:
Et juste à côté figure Hachikō, le symbole du quartier:
Le tramway de certains quartiers est aussi représenté dans une rue (unique):
Enfin, une entreprise tristement célèbre est elle aussi représentée sur les égouts de la ville:
Après cette petite virée au ras du sol, il est temps de découvrir un peu mieux la ville de Tōkyō elle-même... Mais par où commencer? De façon totalement arbitraire, démarrons par la gare de Tōkyō, puis suivons (approximativement) la ligne Yamanote... Le bâtiment de la gare de Tōkyō a été inauguré en 1914; ses façades de brique rouge seraient, selon la rumeur (démentie par l'architecte), inspirées de la gare d'Amsterdam:
À l'instar de l'ensemble de la ville, les bâtiments actuels datent réellement d'après 1945: la ville a en effet été largement détruite par le grand séisme du Kantō en 1923, puis par les bombardements de la guerre en 1945, et reconstruite ensuite. Cette gare se trouve dans le coeur historique de Tōkyō, où se situent la Diète (le Parlement), la Bourse de Tōkyō (Kabutochō) et, plus imposant, le Palais Impérial:
Impossible cependant d'en franchir les remparts... En revanche, d'autres bâtiments plus modernes dans le quartier se visitent aisément. Parmi les plus intéressants figure le Forum International, dont l'architecture est très impressionnante:
Toujours à proximité de la gare se trouve le Nihombashi (le "Pont du Japon"):
Ce pont, construit d'abord en bois au XVII° siècle, puis en pierre au début du XX° siècle, est le point de référence pour calculer les distances des routes au Japon. Il fut fameux pour la vue qu'il offrait sur le Fuji-San, ce qui n'est plus du tout le cas: en effet, à l'occasion des Jeux Olympiques de 1964, une autoroute a été construite au-dessus, bouchant légèrement la vue... Non loin de cet édifice commence un quartier à l'ambiance bien différente, Ginza:
Ce quartier chic abrite toutes les grandes enseignes internationales (françaises notamment) de luxe. Ginza présente donc une facette de la mondialisation, version haut-de-gamme. C'est sans doute le quartier qui ressemble le plus à d'autres villes mondiales, telles New York, Londres ou Paris, sans pour autant gommer l'identité japonaise. Pour poursuivre la comparaison avec les villes mondiales, Tōkyō compte aussi sa "Tour Eiffel"; la Tour de Tōkyō n'a pas été construite par l'architecte français, mais elle s'inspire tout de même fortement de sa cousine parisienne:
Cette tour, construite en 1958, est cependant plus haute de 7 mètres que la Tour Eiffel, avec 332 mètres: à l'époque de sa construction, c'était la plus haute tour du pays. Elle ne paraît pourtant pas si haute, sans doute car des buildings se sont depuis construits autour. Pour terminer avec les similitudes dans le monde, il faut faire un petit détour par Odaiba, île artificielle dans la baie. La vue y est surprenante:
Au premier plan se trouve une imitation de la Statue de la Liberté, tandis qu'en arrière-plan on peut apercevoir la Tour Eiffel; décidément Gustave Eiffel est une star dans le pays... Le Rainbow Bridge relie l'île d'Odaiba au reste de la ville, dont on voit quelques gratte-ciel. De retour dans le centre de la ville, le fameux marché au poisson de Tsukiji présente quelques spécimens remarquables:
Il s'agit du plus grand marché au poisson au monde, et on y trouve des espèces marines incroyables (poissons, crustacés...), dont le nom n'existe même pas toujours en français. À proximité de Tsukiji se situe le quartier de Roppongi:
Dans ce quartier d'affaires animé, la Tour Mori (sur la photo) est l'endroit où est exposée l'araignée de Louise Bourgeois, une des sculptures de la série Maman. En poursuivant un peu plus loin ce tour de ville, on arrive dans le quartier de Shibuya, probablement l'un des plus célèbres de Tōkyō. En effet, le quartier est réputé pour son carrefour devant la gare, où des marées humaines traversent, sans bousculade, à chaque feu vert:
Shibuya est un quartier branché, avec en particulier de nombreuses boutiques d'habillement pour les jeunes; la mode y a facilement 20 ans d'avance (ou de décalage) avec le reste du monde. Les jeunes qui vont faire leur shopping dans le coin se donnent généralement rendez-vous devant Hachikō, la mascotte du quartier (l'équivalent de la queue du cheval à Bellecour, pour les Lyonnais):
Dans les années 1920, ce chien, de race Akita, accompagnait quotidiennement son maître, un professeur de l'Université de Tōkyō, à la gare de Shibuya. Après la mort de son maître, Hachikō a continué de venir l'attendre tous les jours, devenant ainsi un symbole de fidélité et de loyauté. Je pense quand même que les jeunes qui se donnent rendez-vous devant Hachikō sont davantage soucieux de leur look; aussi, s'ils ne trouvent pas leur bonheur à Shibuya, ils peuvent faire étape une station plus loin, à Harajuku, où la fantaisie vestimentaire n'a plus de limites:
Les vêtements pour Cosplays sont en vente dans les boutiques de Takeshita-Dōri:
Les humains ne sont pas les seuls à pouvoir se déguiser (pardon, s'habiller) à Harajuku. En effet, il existe aussi des magasins de vêtements et accessoires pour les chiens, les chats, voire les furets:
À quelques mètres seulement de cette rue survoltée, juste de l'autre côté de la sortie du métro, se trouve le Sanctuaire Meiji, dont le calme contraste avec la rue Takeshita:
Un petit tour dans la forêt peut vite faire oublier l'agitation de la ville qui l'entoure. Ce sanctuaire, bâti entre 1912 et 1920, est dédié à l'Empereur Meiji, mort en 1912, qui repose en réalité à Kyōto. En poursuivant notre route, vient le quartier de Shinjuku, considéré aujourd'hui comme le principal quartier d'affaires de Tōkyō. Ces activités se traduisent par l'intensité des néons sur les façades, dépassant Ginza ou Shibuya:
C'est aussi le quartier où se concentrent les principaux gratte-ciel de la ville:
De nouveaux gratte-ciel fleurissent chaque année, preuve du dynamisme de la ville. Parmi ces tours de bureaux, le Metropolitan Government Office est le plus intéressant:
Les 2 tours de la mairie sont, paraît-il, inspirées de celles de Notre-Dame de Paris, mais elles présentent surtout l'avantage d'offrir (oui, c'est gratuit) une vue imprenable sur la ville. En cas de temps clair (ce qui est rare), on peut avoir la chance de voir le Fuji-San:
Faisons un saut de quelques stations sur la Yamanote pour nous rendre dans le quartier populaire de Ueno:
Ueno est un quartier réputé pour sa rue Ameyayokochō, située en contrebas de la voie ferrée. Les trains ne sont pourtant pas les plus bruyants, puisque les échoppes, ouvertes sur la rue, font penser à un grand marché très animé. Ce serait le seul endroit du Japon où il serait possible de marchander; je n'ai pas essayé... De l'autre côté de la station se trouve le parc de Ueno, dont les cerisiers font la renommée au printemps. Refuge des sans-abris la nuit, le parc comporte aussi un zoo, dont la fierté est le couple de pandas, Riri (Monsieur Panda) et Shinshin (Madame Panda), les seuls pandas du Japon; ici, voici Monsieur Riri:
On ne compte plus les produits dérivés à l'effigie des pandas à Ueno... jusqu'aux gâteaux dans les pâtisseries:
En prenant la rue Ameyayokochō, et en continuant un peu, on tombe sur le quartier de Akihabara (Akiba pour les intimes), le temple des fans d'électronique:
Il n'est pas rare de voir des passionné(e)s de jeux vidéo faire la queue pendant des heures devant des magasins spécialisés en attendant la sortie d'un nouveau jeu; pour patienter, ils sont tous scotchés à un ancien jeu... Dans un tout autre genre, mais non loin de là, Asakusa est le quartier traditionnel de Tōkyō:
Les lanternes du temple Sensōji font partie des photos les plus connues de la ville; on les trouve très souvent sur les guides. Malgré son aspect traditionnel, Asakusa présente aussi quelques curiosités plus modernes. En particulier, c'est là que se trouve l'Asahi Flame (la sculpture de Philippe Starck, parfois surnommée "kin no unko", que je préfère ne pas traduire) et le tout récent Sky-Tree, haut de 634 mètres, ce qui en fait une des plus hautes tours du monde:
Après ce tour, un peu long mais malgré tout très elliptique, de cette métropole trépidante, il faut penser à se restaurer. Évidemment, il est possible de goûter à toutes les spécialités japonaises (et même mondiales) à Tōkyō, mais certains plats sont plus spécifiques de la région. On retiendra par exemple le monjayaki:
Même avec la photo, ce mets reste difficile à décrire (goût, texture, odeur...), donc il vaut mieux aller le déguster sur place. Ah si, quand même: l'apparence est peu engageante, mais c'est un plat délicieux!
Un livre:
Florent Chavouet, Tōkyō sanpo ("Promenades à Tōkyō"), 2009: dessins humoristiques relatant de nombreuses anecdotes, quartier par quartier, dans la mégapole; de l'"espace vécu" pour les géographes.
Un film:
Sofia Coppola, Lost in translation, 2004: un film avec de belles images de la ville (Shinjuku notamment), montrant les errances de 2 Américains (joués par Bill Murray et Scarlett Johansson, excellents) dans Tōkyō.