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dimanche 26 janvier 2014

Matsumoto, ville où l'on joue beaucoup au ballon

La petite ville de Matsumoto se trouve au cœur des Alpes japonaises. Les montagnes étant classées en parc national, et quelques sites de la ville reconnus comme trésor national, Matsumoto est ainsi relativement préservée et propose aux visiteurs de nombreux aspects de l'artisanat local traditionnel. Le premier élément, encore une fois, est visible dès les égouts. Il s'agit des temaris, des sortes de ballons brodés en fils de soie, ici sur fond rouge:
Comme la ville n'est pas avare de couleurs, cette plaque se décline aussi sur fond blanc:
On peut enfin la trouver sur fond jaune (ma préférée):
Et près de la gare, il existe même une plaque avec des petites filles qui jouent à la balle; chose surprenante, d'ailleurs, puisque ces balles ne rebondissent pas du tout:
Donc, pour un chasseur de plaques, Matsumoto est plutôt une bonne destination; il faut ajouter à cet échantillon la plaque des pompiers, déjà en ligne. Pour ce qui est des temaris, il semblerait que ce soit vraiment une grande ressource économique de la ville, puisqu'elle l'érige aussi sur des monuments:
Il paraît que les boutiques sont nombreuses à en vendre. De même, on y trouve des masques, des poupées, des meubles en cerisier... J'avoue ne pas avoir enquêté d'assez près; en revanche, certaines vitrines (ici une librairie), à l'aspect plus que traditionnel, jalonnent les rues de la ville:
Mais le site le plus remarquable de Matsumoto est tout de même son château, surnommé Karasu-Jō ("Château du Corbeau") à cause de sa couleur noire:
Construit au XVI° siècle, il est réputé pour être le plus ancien donjon à 5 étages du Japon: un titre de gloire un peu curieux, là encore, mais la promenade y est agréable. Le long du chemin qui mène au château, de nombreuses petites échoppes animent le passage, et quelques sculptures étranges attirent le regard:
La visite doit être plus spécialement agréable au printemps, car de nombreux cerisiers entourent le château. Pourtant, elle présente aussi un avantage l'été, puisqu'il y fait (légèrement) plus frais qu'à Tōkyō: il est donc facile d'y faire un petit tour pour la journée, et d'échapper ainsi à l'atmosphère étouffante de la capitale. Et pour poursuivre le rafraîchissement, pourquoi ne pas goûter à la spécialité locale? Il s'agit des zaru-sobas, c'est-à-dire des sobas (nouilles de sarrasin) consommés froids avec du wasabi:
Pour l’œil averti, cette photo n'est pas du tout prise à Matsumoto, mais dans les airs, quelque part au-dessus de la Sibérie sans doute... Les zaru-sobas se trouvent en bas à droite sur le plateau d'ANA; comme je ne suis pas une grande adepte de ce plat, il a fallu attendre l'avion pour en manger (et en photographier), alors que j'étais dans la ville dont c'est la spécialité la veille. Zannen!

samedi 4 janvier 2014

Futamioura, ville des rochers mariés

La petite ville de Futamioura peut sembler totalement exotique, alors qu'en réalité, c'est là que se trouve un des paysages parmi les plus connus du pays. Comme c'est vraiment l'attraction essentielle de cette bourgade, impossible de passer à côté; dès la sortie de la gare, les plaques montrent le chemin:
Sur le trajet, pourtant, un autre détail attire l'attention. Des figurines de grenouilles sont présentes un peu partout, embusquées dans chaque recoin:
L'arrivée sur le site est très jolie:
Ces rochers, reliés par une corde en paille de riz (shimenawa), changée lors de cérémonies, représentent les Kamis (divinités) shintōs de la création, Izanagi (l'homme, à gauche) et Izanami (la femme, à droite), unis par le mariage (symbolisé par la corde). Devant eux se trouvent plusieurs grenouilles, qui semblent plus ou moins sympathiques. En voici une qui me paraît assez gentille, avec son bébé sur la tête:
Dans le sanctuaire qui mène aux rochers, les grenouilles sont légion. Impossible ici de les montrer toutes, mais le bassin aux ablutions est quand même doté de grenouilles à grande bouche assez remarquables:
En revanche, le panneau à l'entrée peut sembler étrange, puisqu'il fait la publicité du site avec le coucher du soleil entre les 2 rochers, comme le montre la plaque de la ville, d'ailleurs:
Compte tenu de l'orientation du site, vers le sud, le coucher de soleil dans cet axe paraît peu probable... Un peu plus loin, un tableau montre la même chose, avec cette fois le soleil qui se transforme en dragon:
Bon, pour le dragon, je suis trop rationnelle; c'est juste une image, admettons. Mais je reste intriguée par le coucher de soleil: j'étais bien tentée d'écrire à la mairie pour publicité mensongère! Toutes les images (oui, images, pas photos...) l'indiquent! Finalement, j'ai trouvé une explication un peu plus loin:
Certes, c'est un peu technique... Mais en pratique, cela signifie que si vous passez entre avril et août, c'est loupé; passez votre chemin (dommage pour moi). Mais de septembre à mars, en montant sur le point indiqué par la flèche rouge (c'est-à-dire pas du tout depuis le point de vue classique), on doit pouvoir voir le soleil plonger dans la mer entre les rochers. Mais l'affiche a rajouté un autre élément: on doit apercevoir aussi, dans le même axe, le Fuji-San... Bon, comme il est rarement visible dans l'absolu, il l'est sûrement encore moins depuis cette région, et curieusement, je n'ai trouvé aucune photo sur Internet témoignant de cette éventualité... De plus, avec mon sens aigu de la géographie, j'ai regardé sur une carte, et je n'arrive toujours pas à comprendre comment c'est possible: ce n'est pas du tout la direction. Qu'importe, les rochers en eux-mêmes valent bien la visite: à quoi bon rajouter des détails fantaisistes?
Voilà pour la partie touristique attendue. Cependant, je garderai un autre souvenir de ma visite là-bas. En effet, j'ai été surprise, en marchant de la gare jusqu'au site, de voir les rues totalement désertes; hormis les grenouilles, donc. Ce constat était d'autant plus étonnant que les hôtels et ryōkans semblaient tous pleins à craquer: on pouvait voir de la rue des quantités de chaussures entassées dans les entrées. Qui pouvait bien se cacher dans le coin, et où? La réponse n'a pas trop tardé quand, au détour d'une rue, je suis tombée sur une petite place séparée de l'océan par une digue:
Toute une tribu d'adolescents, venus sans doute de Nagoya, était là, en train de s'échauffer, pour un cours ou une compétition de natation. J'ai eu droit en direct à un exercice de Radio Taisō, j'en suis encore toute retournée... Mais le plus renversant restait à venir (si, si). Au retour de la visite, j'ai voulu voir les performances de ces champions en puissance. Il s'est avéré que les "champions" étaient en réalité en train d'apprendre à nager, et la "compétition" ressemblait plutôt à une séance de barbotage:
Bref, à défaut d'avoir vu le coucher de soleil et le Fuji-San entre les rochers, j'ai tout de même eu droit à un spectacle grandiose!