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lundi 30 septembre 2013

Yanagawa, "Venise du Japon"

Après Kagoshima qui se prend pour Naples, voici Yanagawa qui imite Venise... De mieux en mieux! Que l'on se rassure, le Japon (Kyūshū plutôt) n'est pas l'Italie; de plus, les comparaisons avec Venise sont légion à travers le monde, et la concurrence semble vaine. Pourtant, dès les égouts, on comprend d'où vient ce petit air de famille:
On y est: ce sont les canaux et les gondoles! Et puis l'autre caractéristique revendiquée, ce sont les fleurs:
Une petite visite s'impose, pour aller vérifier tout cela sur le terrain... Pour ce qui est des gondoles, en effet, elles existent réellement; bon, il est vrai que c'était un peu gros de faire croire un truc pareil s'il n'y avait rien de tel. La balade commence sur un boulevard de gondoles, et sous un boulevard routier (attention la tête):
Une piqûre de rappel pour ceux qui auraient cru que c'était vraiment Venise! Non, non, on est bien au Japon: il y a la route au-dessus. Mais rapidement, le décor devient tout de même plus bucolique, et on se laisse prendre par l'ambiance (faisons abstraction des fils électriques):
Pour l'occasion, je tiens à rendre hommage au gondolier qui nous a vaillamment pilotés, sous un soleil de plomb:
19 ans à peine, mais déjà usé par cette activité... Il met néanmoins du cœur à l'ouvrage, puisqu'il a entonné une petite chanson, comme un bon vrai gondolier vénitien! La chanson et le cadre finissent par faire oublier la ville autour:
En cours de route, la gondole fait étape dans une improbable gargote sur pilotis:
Les Japonais, même en des endroits reculés, savent garder le sens du commerce! Glaces et boissons fraîches au menu. Par contre, c'est aussi à cet endroit que nous avons pu voir un affreux serpent, qui glissait au bord de l'eau... Pour l'occasion, pas de photo. Pour la faune, il y a quand même des espèces plus sympathiques, comme ces tortues (kame):
Et un peu plus loin, c'est au tour d'un canard (kamo) de passer à côté de nous:
Bref, des animaux gentils... À peine remise de mes émotions du serpent, et réconciliée avec le règne animal par les tortues et le canard, nous tombons sur un deuxième serpent... Cette fois, il était moins visible, et l'un des passagers l'a montré (tout content, en plus), en s'écriant: "hebi" ("un serpent")! Ne connaissant pas le mot (comme je n'aime pas la bête, j'imagine toujours que, s'il n'y a pas de mot pour la désigner, elle ne doit pas exister), j'ai cru entendre "ebi", c'est-à-dire la crevette. Certes, c'était bizarre de trouver une crevette dans ce milieu, mais pourquoi pas? Je me suis donc retournée, toute contente moi aussi, vers le hebi... 2 serpents dans la même journée... Au Japon, il paraît que voir un serpent (et survivre?) porte bonheur: je devrais donc être super chanceuse pour un moment. Pour résumer: très jolie balade, mais un petit bémol quand même à cause de ces vilaines bestioles. Et là, à la descente de notre embarcation, pour compléter la visite de Yanagawa, on me propose de goûter à la spécialité locale, l'anguille (unagi), ça tombe à pic:
Allez, itadakimasu quand même! Sans rancune, c'était finalement très bon...

mercredi 25 septembre 2013

Kyōto, plus belle ville du monde

Ce titre n'est pas une provocation, mais une vérité, qu'il faut bien faire savoir. Certes, ce n'est que ma vérité, avec toute la subjectivité que cela suppose, mais peu importe, j'assume. Kyōto est donc la plus belle ville du monde, mais elle a un point faible, et tout de même pas des moindres pour ce blog: ses égouts sont un peu décevants... En effet, la plaque que l'on trouve dans presque toute la ville est d'une banalité affligeante:
Mais il existe tout de même un quartier, Higashiyama, ou du moins quelques rues dans ce quartier, où l'on trouve des motifs de fleurs de cerisiers un peu plus intéressants:
C'est déjà mieux, mais cela manque quand même de couleurs... Alors je me suis dit qu'au printemps, on devait pouvoir trouver encore mieux, avec des fleurs de cerisiers réelles tombées (comme par hasard) juste sur cette plaque:
Ca sent le trucage? Oui, peut-être:
Bon, après tout, inutile de nier, il y a des preuves de ma culpabilité (et il n'y avait pas l'ombre d'un cerisier dans cette rue); prise en flag', merci tonton Philippe pour la photo (même si la pose n'est pas très flatteuse):
C'est vrai, je reconnais, j'ai triché... Mille excuses. Mais il fallait bien trouver un moyen de faire la photo dont je rêvais, dans la ville de mes rêves:
En gros plan, c'est plus crédible, non? Cela dit, il existe désormais un modèle (unique?) encore plus intéressant, et bien caché. La persévérance a permis de dénicher cet exemplaire:
Et là, il faut avouer que c'est un modèle rare et très envié, qui justifie à lui seul l'intérêt d'un séjour à Kyōto. Bon, à part les égouts, Kyōto est donc la plus belle ville du monde, mais difficile d'en parler sans tomber dans les clichés touristiques. Après tout, qu'importe: juste pour le plaisir, lançons-nous dans une petite balade à travers la ville... Et puisque c'est dans le quartier de Higashiyama que l'on trouve les plaques intéressantes, commençons par une vue de ce quartier:
La visite de ces ruelles débouche sur l'entrée d'un temple monumental, le Kiyomizu-Dera:
C'est un temple assez rigolo, avec plein de jeux à faire: sur cette image par exemple, on peut voir 2 gros cailloux (un devant et un tout au fond), entre lesquels il faut marcher les yeux fermés pour avoir de la chance en amour; plus loin, des jeux d'eau... Bref, de quoi passer un moment sympa (à défaut d'être très spirituel). En revenant un peu vers le centre ville, on tombe sur le sulfureux quartier de Gion. L'extrémité en est le sanctuaire Yasaka, toujours très animé (comme ne le montre pas la photo, c'est pour vous laisser le plaisir de découvrir de vous-mêmes):
La grosse artère qui descend depuis ce sanctuaire permet donc d'accéder au quartier de Gion, où se trouve la fameuse rue Hanamikoji:
Et pourquoi cette rue est-elle fameuse? Parce que c'est la rue des maisons de thé, c'est-à-dire la rue où l'on peut apercevoir des Geishas (ou Geikos):
Ce sont toujours des moments un peu furtifs... Les photographes qui courent vite augmentent leurs chances! En poursuivant dans le quartier, on tombe sur les bords de la rivière Kamogawa, avec ses terrasses de restaurants et ses promenades:
L'envers du décor (les entrées des restaurants, donc) se trouve dans la ruelle Pontochō, juste derrière:
Mieux vaut avoir vérifié le contenu de son porte-monnaie avant d'entrer... Une petite promenade en début de soirée est quand même appréciable, pour l'ambiance. Voilà pour le quartier sulfureux: pas de quoi affoler un touriste étranger; mais c'est sans doute à l'intérieur des maisons, quasiment inaccessibles aux étrangers, que se joue la réputation de Gion. Si on poursuit encore un peu dans le coin, on tombe sur le marché Nishiki:
Les couleurs et les odeurs (désolée, en photo, il faudra se contenter des couleurs) y sont inimitables. C'est le matin que la visite est la plus intéressante, quand les boutiques sont les plus achalandées. Tous les produits ne sont pas forcément identifiés, mais dans l'ensemble, tout semble bon. D'ailleurs, qui reprendra un mini-poulpe pour son goûter?
Pour rester dans la partie est de la ville, il y a un site incontournable, le Ginkakuji (ou "Pavillon d'Argent"):
Plus que le temple lui-même, ce sont les jardins autour, avec la vue sur la ville, qui sont magnifiques. Ce temple est le point de départ du Chemin de la Philosophie (Tetsugaku no Michi), à parcourir si possible au printemps, parce qu'il est bordé de cerisiers:
Là, il faut flâner le long de la rivière, et s'arrêter au gré des envies (ou de la fatigue, selon la saison et la météo) dans quelques-uns des multiples temples et sanctuaires qui la jalonnent... Évidemment, je ne peux pas mettre les photos de tous ces temples, même s'ils sont très jolis, donc on se contentera de ma statue préférée, la souris fleurie:
À vous de la retrouver! Pour continuer avec les incontournables de Kyōto, le château Nijō (Nijō-Jō en japonais) vaut aussi le détour:
Immanquable, il est en plein centre de la ville, et le sol en bois (sur lequel on marche pieds nus) a la particularité de grincer en imitant le chant du rossignol. Il faut un peu d'imagination tout de même... Un peu plus loin du centre-ville, mais bien accessible, les toriis de Fushimi offrent une belle balade dans la forêt:
La visite perd un tout petit peu de son charme lorsqu'on apprend que ces toriis ont été offerts par des entreprises pour s'assurer leur bonne santé économique (et que des stocks attendent leur tour un peu plus loin, au fond du sanctuaire, une fois que ceux-là seront abîmés). Autre site légèrement en périphérie, mais qui mérite là aussi un petit tour, c'est la bambouseraie d'Arashiyama:
Voici la vue classique (type carte postale) de ces bambous; en réalité, il est très compliqué d'obtenir cette vue, car des hordes de visiteurs circulent en permanence sur le chemin. Il a donc fallu se comporter comme des sauvages et bloquer le passage un instant; au final, les autres visiteurs étaient bien contents de pouvoir faire leur carte postale eux aussi! Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir pris la photo de l'autre côté: toute une rangée de photographes en pleine action, avec des flashs qui crépitent... À proximité de la bambouseraie se trouve le célèbre jardin zen du temple Ryōanji:
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer avec la photo, ce jardin de pierres est tout petit. En revanche, le reste du parc est composé de très beaux jardins, beaucoup plus verdoyants, qui font penser aux Nymphéas de Claude Monet; il s'en est d'ailleurs largement inspiré pour son jardin de Giverny. Bon, on a fait le tour des principaux sites à voir absolument à Kyōto... Ah non, bien sûr! Mais c'est tellement connu qu'il n'est plus utile de le mentionner! Allez, juste pour le plaisir, voici le Kinkakuji (ou "Pavillon d'Or"):
Cette visite, malgré le nombre important de photos, ne rend évidemment pas compte de tout ce qu'on peut voir à Kyōto, ni de l'ambiance particulière qui règne dans la ville... C'est pourquoi je vous invite à aller voir de vous-mêmes, c'est tellement mieux! Et je précise que je n'ai pas d'actions à l'office de tourisme de la ville de Kyōto. ;-) Enfin, puisque la visite a débuté par les égouts, donc en regardant sous nos pieds, terminons-la en regardant au-dessus de nos têtes, histoire de bien garder à l'esprit que Kyōto, c'est beau, mais ça reste une ville japonaise: