Rechercher:

dimanche 24 juin 2018

Les plages du Grand Bleu

Karatsu, Itoshima, Yobuko... Voici des noms qui parlent peu, et pour cause: il s'agit de petites communes le long de la côte nord-ouest de Kyūshū. Pas l'endroit le plus fréquenté, c'est vrai. Mais comme l'été arrive, il est tentant de regarder du côté des plages. Les plaques de ces communes sont d'ailleurs très orientées vers la mer. Par exemple, la plaque de Karatsu montre les vagues et les pins (stylisés), visibles de la plage:
Pour l'anecdote, la plaque de Karatsu a été la toute première de ma collection; petite pensée émue. Du côté d'Itoshima, une plaque présente un épi de riz:
Plus localement, le quartier de Shima met en avant des paysages typiques du bord de mer:
Veuillez tourner la tête ou l'écran pour voir chaque scène. À Yobuko, ce sont un gigantesque pont et un banc de seiches qui ornent la plaque:
Bien sûr, ces sites ne sont pas particulièrement célèbres et visités des étrangers. Pourtant, ces plages se vantent d'un titre de gloire (Karatsu plus spécialement): c'est là que Jacques Mayol, héros du film Le grand bleu, aurait découvert sa passion pour la plongée, alors qu'il passait son enfance à Shanghaï, non loin de la région, dans les années 1930. Il paraît même que c'est là qu'il aurait rencontré un dauphin pour la première fois. Pour ma part, c'est là que je me suis baignée pour la première fois au Japon. Ce fut aussi le lieu d'une rencontre mémorable, mais moins fascinante: un banc de méduses. Après 3 minutes dans l'eau et 5 ou 6 piqûres, j'ai capitulé, sans avoir aperçu le moindre dauphin. Mieux vaut donc se promener dans cette petite ville, qui a beaucoup de charme. Par exemple, le château mérite le détour:
Ce château, surnommé Maizuru-Jō ("Château de la Grue Dansante"), date du XVII° siècle et doit son surnom à la forme de la forêt de pins dans laquelle il s'est implanté, posé sur une colline. La forêt a été largement transformée et réduite depuis, mais la colline est bien là. Du sommet du château, il est alors possible d'avoir une très belle vue sur la ville, la plage et les îles en face:
Cependant, comme la baignade n'est plus aussi recommandée que dans les années 1930, mieux vaut venir à Karatsu début novembre, lorsque se déroule le festival Karatsu Kunchi:
Il s'agit d'un défilé de 14 chars (ici l'orque à tête de tigre), tous plus lourds les uns que les autres, chacun représentant un quartier de la ville. Les habitants du quartier ont pour mission de tirer le char au son du pipeau, tandis que les habitants des quartiers adverses font du poids pour freiner la course. Ces festivals sont assez classiques au Japon, mais toujours surprenants pour des étrangers. Mais retrouvons un rythme plus calme pour aller jusqu'à Itoshima. Le rythme est d'autant plus calme que le train ne permet pas d'aller jusqu'à la plage, donc un partie du trajet à dû se faire à pied (avec pas mal de pauses pour les photos). Le site emblématique est le sanctuaire Sakurai sur la plage Futamigaura:
Le coup de maître consiste à admirer le coucher de soleil entre les rochers. Malheureusement, au bout de plusieurs heures de marche, j'ai eu tout le loisir de voir le ciel se couvrir et mes chances d'assister à un coucher de soleil acceptable disparaître. Pour le plaisir, voici quand même un joli coucher de soleil sur une plage voisine, capté quelques jours plus tôt:
Poursuivons maintenant jusqu'à Yobuko. Comme l'annonce la plaque, un immense pont est immédiatement visible:
Mais surtout, lorsqu'on entre un peu plus dans la ville, on voit que c'est la baleine qui est représentée partout. En effet, la côte se trouve le long du trajet des baleines, et c'est donc un bon spot d'observation. Du coup, tout est décliné sur le thème de la baleine. Par exemple, les bateaux qui permettent d'explorer le littoral sont en forme de baleine (pour ne pas effrayer les vraies, sans doute):
Et la nature fait terriblement bien les choses, puisqu'une île a même une forme de baleine:
Bien sûr, ce n'était pas la saison pour voir les baleines, donc l'exploration s'est limitée à la côte, qui, ceci dit, présente des grottes assez impressionnantes:
Pour les baleines, il faudra croire la publicité sur parole. En revanche, l'autre argument de la plaque est la seiche, qui semble abondante dans les eaux du coin. Et là, il semble que cette denrée soit effectivement très présente, car des petits séchoirs à seiches tournent à tous les carrefours:
Une fois séchée, la seiche se consomme en apéritif, et se présente comme des petites ficelles. Mais lorsqu'on est à Yobuko, on peut rapporter de la seiche séchée en souvenir, mais il est de bon ton d'aller déguster de la seiche fraîche au restaurant. Le restaurant le plus fameux est situé sous l'eau, afin de voir nager au-dessus de sa tête les amies de celle que l'on est en train de manger. Mais à moins de réserver plusieurs mois à l'avance, impossible de trouver une place. Heureusement, d'autres enseignes, moins prestigieuses (et moins chères) proposent le même menu, dans un cadre plus traditionnel. Voici donc le menu:
Vous avez l'impression qu'elles vous regardent? Eh bien c'est le cas; d'ailleurs, elles remuent encore!