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dimanche 5 avril 2020

Onagawa, village ressuscité

Le petit village d'Onagawa n'est pas très connu, mais tout le monde a au moins entendu son nom lors d'une triste occasion: il fait partie des zones dévastées lors du tsunami de 2011... Il s'agit en effet d'un village de pêcheurs, situé sur une côte fortement exposée, et qui a été lourdement endeuillé. Mais c'est aussi un village qui nous montre aujourd'hui une formidable capacité de résilience. Les plaques locales offrent d'ailleurs une vision tout à fait valorisante du village:
Au-delà de l'image, à laquelle on peut rattacher de nombreuses symboliques positives, le texte évoque un "port vibrant et animé". Une autre plaque représente la mascotte de la ville, qui met en lumière son activité traditionnelle de pêche:
Dans ce village durement éprouvé, il faut aussi rendre hommage aux pompiers:
Dans un si petit village, il est difficile de ne pas ressentir le poids de la terrible catastrophe qui s'est déroulée il y a quelques années... Par exemple, le cimetière, pas très grand mais assez central, montre que le deuil est encore bien présent:
Les visiteurs sont nombreux, mais cela s'explique aussi par la date: la photo est prise le 15 août, jour où les Japonais commémorent leurs ancêtres défunts (l'équivalent de la Toussaint pour les Chrétiens). Dans ce village comme ailleurs, les pêcheurs comptent une grosse proportion de victimes dans le bilan global de la catastrophe. En effet, les villages de pêcheurs sont situés dans les zones les plus vulnérables face aux tsunamis, tandis que les autres activités (et catégories sociales) sont installées à l'intérieur des terres, dans des zones moins sensibles.
Le bord de mer porte aussi la trace des destructions, et un chantier est encore en cours pour réaménager les infrastructures portuaires:
Même si des informations m'ont sans doute échappé, il me semble qu'un bâtiment détruit et renversé a finalement été maintenu pour la mémoire du 11 mars 2011:
Je ne sais pas de quel bâtiment il s'agissait à l'origine, mais ce qu'il en reste témoigne de la puissance de la vague qui a dévasté tout le littoral. Mais en matière de résilience, il semble logique aussi de montrer ce qui a été reconstruit, en tirant les leçons de la catastrophe: 
On peut voir au premier plan que beaucoup de personnes sont encore logées dans des préfabriqués. Toutefois, délicatesse japonaise oblige, ces bâtiments, certes précaires, sont conçus dans des teintes pastel: cela n'efface pas les blessures, mais la douceur des couleurs joue sans doute un peu sur le moral. Le second plan montre le nouveau village, avec des bâtiments neufs et en dur, sur les hauteurs: en cas de nouveau tsunami (puisqu'on ne sait pas supprimer cet aléa), les maisons sont désormais hors d'atteinte de la vague. Mais le meilleur symbole de cette renaissance est sûrement le kōban (poste de police), un modèle de quiétude:
Espérons que l'avenir d'Onagawa sera davantage empreint de sérénité!

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