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lundi 10 juin 2019

Kojima, ville des blue jeans

Le port de Kojima fait administrativement partie de la ville de Kurashiki, pourtant un peu éloignée. C'est toutefois une localité à part, car elle a une spécialité reconnue dans le monde entier: la fabrication des jeans. Et comme bien souvent, la spécialité est indiquée dès les égouts:
Si la réputation est récente, le savoir-faire est plus ancien. En effet, les terrains sur lesquels la cité de Kojima est bâtie sont gagnés sur la mer par poldérisation au XVI° siècle. De ce fait, les terres se sont révélées trop salées pour la riziculture, et ce sont les plantations de coton qui s'y sont développées. Les fabriques de textile ont ainsi pu prospérer, diffusant à travers le Japon des produits de grande qualité, comme les chaussettes tabi ou les uniformes scolaires par exemple. Dans la seconde moitié du XX° siècle, la présence d'Américains dans le pays a favorisé la mode des jeans, et c'est à ce moment-là que les usines ont reconverti leur activité vers cette nouvelle production. Une rue est dédiée à cette activité depuis 2009 seulement, mais sa notoriété grimpe en flèche. Le denim est vraiment le fil directeur local (sans mauvais jeu de mots), et une étape incontournable pour tous ceux qui arrivent à la gare de Kojima:
Les portillons et les escaliers sont déjà aux couleurs des jeans; les pantalons sont indiqués aussi sur le tampon de gare:
Il faut ensuite marcher une dizaine de minutes avant d'arriver dans la fameuse rue des jeans:
Bon, ce n'est pas très impressionnant, mais pour les fans, c'est là qu'il faut venir pour trouver des jeans de super qualité, voire des modèles uniques (personnalisables). Outre les pantalons, il est possible de dégoter tous les objets du quotidien (ou presque!) dans la fameuse toile bleue: sacs, bracelets, couvre-livres, trousses, porte-clefs... Jusque là, rien de bien remarquable. Mais en y regardant de plus près, on peut voir aussi que tout le mobilier urbain est décliné sur le même motif, comme les distributeurs ou les poubelles (entre autres):
Symbole de la consécration absolue, Monchhichi a lui aussi sa version denim:
Et, comme on sait que les Japonais ont le sens du détail, l'histoire ne s'arrête pas là. Oui, on peut aussi manger et boire dans des cafés spécialisés aux couleurs locales:
Bun bleu, burger bleu, glace bleue... Il y avait même une bière bleue un peu plus loin! J'avoue ne pas avoir goûté (une mauvaise expérience sans doute liée à des fruits de mer la veille ayant fragilisé mon estomac, ce n'était pas le moment pour des exploits culinaires), mais je le regrette aujourd'hui: c'est introuvable ailleurs. En guise de consolation, voici une petite plaque avec mise en scène, à l'ombre des jeans:

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