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dimanche 25 août 2013

Dans le ferry entre Naha et Kagoshima

Un trajet en ferry, bien sûr, c'est plus long qu'un trajet en avion, mais cela présente un intérêt évident: le bateau fait des escales dans des petites îles intermédiaires, et sur ces îles, on peut parfois trouver des nouvelles plaques! Il ne faut pas non plus s'emballer trop vite. Les escales sont relativement courtes, et on n'a pas toujours le temps d'aller chercher très loin des quais... Mais la récolte peut tout de même être intéressante. Après avoir quitté Naha, le bateau fait étape à Motobu, toujours sur l'île principale d'Okinawa, plus au nord:
Il s'arrête ensuite dans plusieurs îles de l'archipel Amami, comme les îles de Yoron et d'Okinoerabu (mais là, pas moyen de trouver une plaque digne de ce nom), puis de Tokunoshima, île sur laquelle on doit trouver des combats de buffles:
Les eaux environnantes doivent aussi être riches en poissons tropicaux:
Il ne me sera pas possible ici de développer davantage sur ces îles: mon passage n'y a (hélas) duré que le temps de l'escale du ferry. En revanche, l'île d'Amami-Ōshima a fait l'objet d'une pause un peu plus longue sur le trajet:
La ville dans laquelle le bateau arrive s'appelle Naze (le "e" se prononce "é"). Et lorsque les panneaux ont le bon goût d'être écrits en rōmaji (alphabet latin), pour les Français, c'est toujours surprenant (et assez rigolo, avouons-le):
Ces îles présentent une végétation tropicale et les villes donnent plus l'impression de gros villages. L'ambiance y est en tout cas bien différente de la mégalopole. Les îles Amami, situées au nord de l'île principale d'Okinawa, font aujourd'hui partie de la préfecture de Kagoshima; historiquement, elles appartenaient au royaume de Ryūkyū. De fait, les paysages et la culture semblent proches, et les liens sont forts avec le reste de l'archipel d'Okinawa. En particulier, des rencontres sportives rythment la vie des insulaires, et leurs succès et défaites rythment les nuits sur le ferry (prévoir de quoi se boucher les oreilles... et le nez en été, à cause des 200 personnes qui enlèvent leurs baskets en même temps...):
L'alimentation y est aussi comparable avec celle d'Okinawa. Le gōyā (sorte de concombre amer) est la base d'un des plats locaux, le gōyā-champuru:
On le retrouve aussi dans la version okinawaise des yakisobas:
Enfin, dans toutes les îles de l'archipel, on retrouve le Shīsā (animal mythologique entre le chien et le lion), toujours en couple (un gentil et un qui a parfois l'air moins gentil):
Les petits se trouvent souvent perchés sur les toits; les plus gros sont de chaque côté des portes des maisons. Ils sont supposés protéger les logements ou les commerces. Il en existe de toutes les couleurs, de tous les styles, de toutes les tailles. En général, comme ici, ils souhaitent la bienvenue aux visiteurs: mensōrē!
Un livre:
Philippe Buchet, Petite épopée nippone, 2011: dessins de voyage (dans plusieurs régions du Japon), avec une partie sur Amami-Ōshima.
Une chanson:
Shima uta ("La chanson de l'île"): chanson traditionnelle des îles Amami, remise à la mode dans les années 2000.

vendredi 23 août 2013

Autour de Naha, Okinawa

Après une rapide visite de Naha, voici un petit aperçu de quelques attractions à proximité et facilement accessibles dans la journée depuis Naha, sur l'île d'Okinawa. Depuis la ville, le bus passe d'abord par Chatan:
Il traverse ensuite Kadena:
Puis il passe dans le village d'Onna:
En poursuivant encore, le bus arrive à Nago:
Pour le trajet retour, il est possible d'emprunter un autre itinéraire, par Uruma:
Enfin, avant de revenir à Naha, le bus traverse la ville d'Okinawa, sans doute la plus riche en matière d'égouts:
À l'extrémité sud de l'île se trouve le village d'Itoman:
Chatan présente la particularité d'être un village américain:
Les Américains sont en effet installés ici depuis la Seconde Guerre Mondiale, et ils ont conservé leurs bases militaires pour surveiller les dangereux voisins asiatiques (Chine, Corée du Nord, URSS à l'époque...). Ils ont donc aussi fait venir leurs commerces et leurs familles: cette enclave américaine sur l'île japonaise est assez spécifique.
Comme le montre la plaque d'Onna, c'est dans ce village que l'on trouve le cap Manzamō, qui est le paysage d'Okinawa le plus célèbre pour les Japonais:
Il est vrai que l'endroit est très beau: falaises, eau turquoise, végétation luxuriante... C'est aussi dans ce village, mais assez excentré, que se situe le parc à thème Ryūkyū-Mura. Il s'agit de la reconstitution d'un village traditionnel de l'époque du royaume de Ryūkyū. Tout au long de la visite, des petits personnages, qui se veulent bien traditionnels eux aussi, sont disposés pour montrer le chemin à suivre:
Le parc n'est pourtant pas immense, le gadget n'est sans doute pas indispensable... Un petit tour dans ce site peut s'avérer intéressant, à condition de ne pas s'attendre à du vrai "authentique", mais rien ne vaut le magasin de souvenirs à la sortie. On y trouve toutes les japoniaiseries imaginables, comme dans les magasins de Kokusai-Dōri à Naha, mais ici, cela se veut plus authentique, justement. Pour donner un exemple, on trouve Kiki (Monchhichi) en patate douce:
Bref, à défaut de vraies traditions, l'endroit est quand même assez rigolo. On peut alors reprendre le bus pour Kadena, dont la spécialité est la patate douce (beni-imo), précisément, comme on le voit sur la plaque. En plus de Kiki et des égouts, la patate est déclinée en cuisine, avec une étrange spécialité: la tarte à la patate. Déjà à dire, c'est bizarre, mais à manger...:
Disons que c'est une bonne idée d'aliment pour un sac à dos de randonnée: beaucoup de calories en peu de volume. La patate douce se vend sur les petits marchés locaux, à côté de nombreux fruits et légumes tropicaux, comme la mangue, l'ananas, la canne à sucre, le gōyā par exemple:
Le paysage de l'île d'Okinawa est marqué par l'omniprésence des Shīsās, bêtes imaginaires entre le chien et le lion, et la végétation tropicale luxuriante, avec l'emblématique hibiscus:
Plus souvent, les Shīsās sont perchés sur les toits des maisons, aux tuiles rouges et blanches, afin de porter bonheur au foyer:
Enfin, pour les belles plages, les sites semblent nombreux à proximité de Naha, sur l'île principale, mais ils sont parfois réservés aux clients des grands hôtels. Quelques plages, moins mises en valeur, présentent tout de même un certain charme, comme à Nago:
Cependant, il existe d'autres possibilités que le bus: le bateau! Plusieurs lignes quotidiennes partent du port de Naha vers les petites îles voisines. En particulier, il est possible d'aller passer la journée sur l'île de Tokashiki, dans l'archipel des Kerama (une petite heure de bateau depuis Naha):
C'est l'un des spots de plongée les plus réputés du Japon, voire du monde: la visibilité est excellente jusqu'à 30 mètres de profondeur. Quant à la baignade, les plages sont remarquables et peu fréquentées. Les plongeurs rapportent parfois un autre produit local, dont les Japonais raffolent, l'umibudō ("raisin de la mer"):
Il s'agit d'une algue, dont la forme fait penser à de minuscules grappes de raisin: un menu plus diététique que la tarte à la patate...

mercredi 21 août 2013

Naha, capitale d'Okinawa

Dans l'archipel d'Okinawa, qui s'étire de Kyūshū jusqu'à Taiwan, la principale ville est Naha. Outre son climat subtropical, la ville attire aussi les Japonais pour ses plages et sa douceur de vivre: ils n'hésitent d'ailleurs pas à surnommer Okinawa le "Hawaï du Japon". Les représentations de la mer sont partout:
Avec la mer, les poissons sont aussi mis en valeur:
D'une façon générale, la faune et la flore sont régulièrement mises à l'honneur:
Après des recherches plus approfondies, une petite rue secrète a révélé des plaques plus colorées, avec le fameux Shīsā (chien-lion), symbole d'Okinawa:
Les fleurs tropicales sont aussi à l'honneur:
Cette autre version se trouve encore juste à côté:
Dans cette riche faune tropicale, un animal est particulièrement célèbre et redouté: le serpent habu, endémique d'Okinawa et de Taiwan, paraît-il très dangereux, mais que l'on trouve surtout dans les bouteilles d'alcool (dans tous les magasins pour touristes). Ces magasins sont légion dans l'avenue principale de Naha, la Kokusai-Dōri ("rue internationale"), que les Japonais aiment comparer aux Champs-Élysées! Oui, ce ne sont pas les comparaisons qui manquent, dans le coin... Il faut tout de même un peu d'imagination pour y reconnaître la célèbre avenue parisienne:
Cette rue fait néanmoins partie des visites incontournables lors d'un séjour dans la ville. Autre visite immanquable, le château Shuri est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO:
C'est le symbole du pouvoir politique et religieux du royaume de Ryūkyū: la préfecture japonaise d'Okinawa ne date en effet que de 1879; auparavant, l'archipel était un royaume indépendant, entretenant d'étroites relations avec la Chine. Le château date du XIV° siècle: il a été détruit et reconstruit à plusieurs reprises (incendies); la dernière étape date de la bataille d'Okinawa, pendant la Seconde Guerre Mondiale. En été, lors de la floraison des hibiscus, les jardins sont encore plus agréables:
La ville présente bien d'autres centres d'intérêt, tels que des jardins, des temples ou le quartier des potiers, mais on peut se pencher sur quelques curiosités. Par exemple, près du port, un restaurant (assez cher quand même) est perché au sommet d'un arbre; l'ascenseur est dans le tronc:
Faute de renseignements précis, mais grâce à quelques observations, on peut émettre une hypothèse: il a bien dû y avoir un arbre assez imposant et une ébauche de construction (une cabane améliorée) au départ; depuis, l'affaire a été consolidée et l'arbre est renforcé à grands coups de béton. Un peu décevant... En revanche, en poursuivant la promenade, on atteint la plage de Naha, Naminoue ("sur la vague"): en tant que seule plage de la ville, c'est forcément un endroit à ne manquer sous aucun prétexte! Les guides précisent que, lors des baignades sur cette plage, on peut regarder les avions décoller ou atterrir d'un côté (l'aéroport est juste à gauche) et les bateaux accoster de l'autre côté (le port est juste à droite):
Les guides ont oublié de préciser un petit détail: on voit aussi les camions passer, en face, sur l'autoroute... Perspective intéressante, qui rappelle que, avant d'être une île tropicale, Okinawa est bien une île japonaise; le Japon, le pays du béton. Le coucher de soleil sur la plage de Naha, entre les poteaux de l'autoroute, est absolument inoubliable: le coup de cœur du séjour. Pour se remettre de telles émotions, rien de tel que de goûter à l'une des spécialités locales, les sōkisobas:
L'archipel a d'autres spécialités, et d'autres atouts (il existe quand même de vraies belles plages), à découvrir dans un prochain article...

mardi 20 août 2013

Kagoshima, "Naples du Japon"

Située à l'extrémité sud de Kyūshū, Kagoshima est célèbre pour son site, au fond de la baie, face au volcan Sakurajima (1117 mètres). Sa plaque n'est pas spécialement intéressante; en tout cas, je n'ai pas trouvé de plaque remarquable:
En revanche, les cendres déposées dessus montrent l'intensité de l'activité volcanique: le Sakurajima émet en permanence de la fumée, qui forme une pellicule sur toute la ville. Le Sakurajima fait partie des volcans actifs les plus dangereux du Japon:
Il est en éruption permanente, comme le rappelle l'actualité de ce dimanche. Là aussi, le volcanisme comporte ses avantages, avec les onsens, vue sur le volcan en prime:
Depuis 2011, Kagoshima est devenue une ville facilement accessible, grâce au prolongement de la ligne de Shinkansen. Désormais, Kagoshima est le terminus de la ligne Sakura (liaison directe depuis Ōsaka); auparavant, la ligne n'allait que jusqu'à la gare de Hakata (Fukuoka):
La comparaison avec Naples s'arrête à la proximité du volcan (Vésuve ou Sakurajima) et au côté méridional des 2 cités, ce qui est sans doute à l'origine de leur jumelage; en cherchant bien, on peut aussi mentionner les églises catholiques, tout de même moins nombreuses à Kagoshima qu'à Naples. En revanche, la ville japonaise est moins connue que la ville italienne pour sa criminalité ou pour l'entassement de ses déchets dans les rues!
Un film:
Hirokazu Kore-Eda, I wish (Kiseki), 2012: sur le premier trajet du Shinkansen jusqu'à Kagoshima, vu par 2 enfants.

lundi 19 août 2013

Ōita, ville au pied de la montagne des singes

Ōita se trouve près de Beppu, au nord de Kyūshū. Entre ces 2 villes se trouve le mont Takasaki (628 m), où vivent plus de 1500 singes sauvages japonais:
Le côté "sauvage" est tout de même à nuancer, puisque les singes sont nourris tous les jours par les gardiens du parc pour qu'ils ne s'enfuient pas et qu'ils n'aillent pas piller les fermes voisines. La montagne aux singes se situe entre Beppu et Ōita, mais comme Beppu a déjà une multitude de fleurs sur ses égouts, c'est Ōita qui a récupéré les singes. Il y a aussi une autre bête sauvage qui doit rôder dans le coin, mais son identification n'est pas certaine:
On dirait vaguement un lion, mais la région n'est pas connue pour cela, heureusement. Enfin, le climat permet le développement de nénuphars:
Pour le reste, Ōita est une petite ville tranquille, pas spécialement touristique. Son port, malgré ses installations imposantes, ne connaît pas un trafic énorme (à l'écart des routes maritimes principales):
L'économie de la ville repose surtout sur l'implantation des usines de Canon et de Toshiba, depuis les années 1970. Enfin, la ville a failli (dommage...) connaître son heure de gloire en 2002, lors de la Coupe du Monde de Football: en effet, c'est dans le stade tout neuf d'Ōita, le Ōita Big Eye Stadium, que l'équipe de France (alors championne du monde depuis 1998) devait jouer son premier match au Japon! Du moins à la condition que la France se qualifie... Or, pas de chance, la France a perdu dès le premier tour, en Corée du Sud... Ōita a donc finalement accueilli la rencontre Suède-Sénégal! Ceci dit, les supporters français qui avaient pris leurs places pour le match n'ont pas été déçus: ce fut un beau match, avec des buts; la France faisait partie des rares pays (avec la Chine et l'Arabie Saoudite) à n'avoir marqué aucun but lors des éliminatoires de cette Coupe du Monde...