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vendredi 28 novembre 2014

Yokohama, ville et port

Yokohama, dans la baie de Tōkyō, est devenue en 1980 la seconde ville japonaise par sa population. Loin d'être une simple banlieue-dortoir de la capitale, la ville affiche un réel dynamisme, dont le port est le moteur. La plaque de la ville ne s'y trompe pas:
La grandeur historique du port est aussi glorifiée:
En effet, c'est à Yokohama que le commodore américain Matthew Perry débarque avec sa flotte en 1853, avant de forcer le gouvernement japonais à signer une convention d'ouverture du Japon au commerce avec l'Occident en 1854, terminant ainsi la période de Sakoku (fermeture du pays depuis 1641). Le port de Yokohama ouvre officiellement en 1859, comme le montre la plaque précédente, installée en 2009, pour fêter les 150 ans de l'événement (oui, car les plaques ont aussi une fonction commémorative). Aujourd'hui, le port conserve de l'architecture de l'époque ses entrepôts de brique rouge:
Pour le reste, la ville et le port se sont bien modernisés. Par exemple, la première plaque montre le Yokohama Bay Bridge, emblématique de la ville:
Ce pont autoroutier, long de 860 mètres et mis en service en 1989, fait partie du dispositif permettant de traverser la baie de Tōkyō. Le quartier qui fait face à ce pont est celui de Minato Mirai 21, quartier de gratte-ciel ultra-modernes:
Ce projet d'aménagement, créé dans les années 1960 pour faire face aux besoins croissants de logements à proximité de Tōkyō, aurait pu n'être qu'une banlieue-dortoir, fort bien connectée à Tōkyō par un réseau de transports dense et efficace. Mais grâce à une architecture recherchée et intégrant des normes environnementales, ainsi qu'à une politique volontariste, Yokohama est devenue une ville véritablement attractive. À Minato Mirai 21 se sont construits des musées, le stade qui a accueilli la finale de la Coupe du Monde de Football en 2002, des gratte-ciel comme la Landmark Tower, restée longtemps la plus haute tour du Japon; de plus, des sièges sociaux prestigieux se sont implantés à Yokohama, comme Nissan, donnant une réelle dynamique à la ville. Non loin de là, se trouve un quartier à l'ambiance bien différente, le Chinatown:
Ce Chinatown, le plus grand d'Asie (hors de Chine, évidemment), permet de se plonger dans une culture et une gastronomie différentes du reste de la ville et du Japon. Par exemple, les vitrines des restaurants n'hésitent pas à présenter des mascottes comme le nikuman ou kakuni-manjū, brioche à la vapeur farcie à la viande de porc:
Mais à Yokohama, une autre spécialité est incontournable, le sukiyaki, sorte de fondue au bœuf et aux légumes:
Convivial et familial, ce plat est néanmoins plus apprécié en plein hiver... Pour la légèreté, la gastronomie de Yokohama se rapproche de celle de la ville avec laquelle elle est jumelée: Lyon!

jeudi 6 novembre 2014

Le Mont Aso, plus grande caldeira du monde

Le mont Aso (1592 mètres), situé au centre de Kyūshū, est un des volcans actifs les plus dangereux du pays. Il est aussi connu pour présenter la plus vaste caldeira au monde: il s'agit d'un vaste cratère circulaire, provenant de l'effondrement d'un volcan lors d'une éruption antérieure; à l'intérieur se trouvent plusieurs cratères, plus petits. Ici, la caldeira mesure environ 20 kilomètres de diamètre. La commune d'Aso, au nord de la caldeira, ne présente pourtant le volcan qu'à l'arrière-plan de sa plaque, après des activités plus agricoles:
À Minamiaso, qui, comme son nom l'indique, se trouve au sud de la caldeira, ce sont les sources volcaniques qui sont mises en valeur:
Un peu plus à l'est, la ville de Takachiho insiste elle aussi sur ses sources et ses rivières:
Une partie de ces plans d'eau appartient à un sanctuaire:
Dans la caldeira du mont Aso, le cratère le plus dangereux est le Nakadake:
Le lac acide, vert, bouillonne sous l'effet de l'activité permanente du volcan et laisse échapper d'importantes fumerolles, qui sentent le soufre, donc pas très bon. Le soufre, qui est réputé pour un certain nombre de vertus, fait l'objet d'un commerce intense au bord du cratère:
Je ne suis pas sûre que ce commerce soit très florissant, à en croire le profond dodo du vendeur, en plein milieu d'une journée d'affluence... Afin de protéger la population d'éruptions violentes, de nombreuses installations sont destinées à surveiller le volcan et à informer les visiteurs; c'est aujourd'hui le voyant bleu, tout va bien:
Autre méthode de protection, des offrandes sont aussi offertes aux Kamis locaux:
Toujours dans la même caldeira, mais d'aspect beaucoup plus paisible, le Komezuka trône au milieu de la verdure:
Les limites de caldeira sont visibles à l'arrière-plan, derrière le cratère. C'est au sud de la caldeira que la rivière Shirakawa prend sa source:
En gros plan, il est possible de voir des petites bulles remonter à la surface:
Un tout petit peu plus loin, à Takachiho, une autre rivière s'écoule dans des gorges abruptes:
La rivière traverse ensuite des bambouseraies, qui profitent pleinement de la chaleur et de l'humidité des lieux:
Plus loin, elle passe dans une sorte de grotte, qui abrite le sanctuaire Amanoiwato:
Bien que proche du feu du volcan, c'est l'eau qui est ici omniprésente: rivière, flaques, brume, pluie... La visite se déroule donc dans une ambiance quelque peu humide; pour être plus précise, je n'aurais pas été plus trempée si j'avais sauté habillée dans une piscine, et mes chaussures, traversées par des torrents d'eau, ont fini par rendre l'âme. Mais d'un autre côté, après plusieurs jours de canicule, cela faisait presque du bien de trouver un peu de fraîcheur! C'est pourquoi, lorsque NHK Radio Japan, en reportage dans ce coin un peu perdu, a voulu m'interviewer (il fallait s'y attendre: une étrangère dans un endroit pareil, la bonne aubaine) et me demander comment je trouvais cet endroit, j'ai brillamment replacé cette citation de George Clooney (oui, oui!): "kimochi ii"! J'étais assez fière de caser avec tant d'aisance et d'esprit d'à propos une citation aussi complexe, mais la journaliste ne semblait pas avoir vu la  série de publicités (peinture, pop-corn, lancer, arc-en-ciel)... Bref, ce ne fut pas le succès escompté. En traversant la caldeira, on voit assez nettement ses limites, et on réalise surtout que le volcan abrite des zones rurales et les sépare de l'urbanisation (même si on compte environ 100 000 habitants autour des cratères):
Les vaches n'occupent pas que le paysage, mais aussi les assiettes, puisqu'il existe un gyūdon local délicieux:
Et comme les vaches sont rares et donc bichonnées, la viande est excellente, mais hors de prix!