La ville de Hakodate, au sud de Hokkaidō, n'est pas une très grande ville, mais elle présente une grande richesse culturelle. La diversité des égouts en offre déjà un petit aperçu, puisque chaque quartier présente une plaque différente, reflétant son activité ou ses monuments. Pour commencer, la plaque la plus célèbre est celle qui représente, de façon très stylisée, des petites seiches souriantes, puisqu'il s'agit d'un des principaux produits de la pêche locale:
Elles sourient parce qu'elles ne savent pas encore qu'elles sont au menu des restaurants de la ville... Plus récemment, une nouvelle plaque met à l'honneur le poulpe local:
Une autre plaque fameuse montre le quartier de Goryōkaku, quartier fortifié en forme d'étoile, le principal de Hokkaidō:
Une autre plaque fameuse montre le quartier de Goryōkaku, quartier fortifié en forme d'étoile, le principal de Hokkaidō:
Ce site a été un lieu de résistance lors de la guerre de Boshin, en 1868-1869, avant que l'île de Hokkaidō ne soit finalement rattachée au Japon impérial. Le quartier est aujourd'hui surtout apprécié au printemps, pour la floraison des cerisiers, et on oublie son passé guerrier. Une autre plaque, dans le quartier de Motomachi, met en avant les monuments occidentaux, nombreux dans le quartier, et notamment l'église russe:
Dans un quartier dont les rues sont pavées, une plaque tente de se fondre dans le décor:
Enfin, une autre plaque est commune à d'autres villes de la région de Hokkaidō, avec simplement le nom de la ville (en bas) qui change:
Lorsqu'on visite la ville de Hakodate, on est d'abord intrigué par le site, très original. En effet, la ville se situe essentiellement sur une étroite bande de terre (parfois classée parmi les tombolos, parfois parmi les péninsules), qui se termine par une zone montagneuse, où culmine le mont Hakodate (334 mètres... bon, c'est une colline). Il y a toutefois un téléphérique permettant d'accéder au sommet pour admirer la vue. Sans monter jusqu'en haut, les différentes rues en pente dans la ville donnent un aperçu:
Il s'agit ici de la pente Hachimanzaka, avec les fameux pavés. La météo n'étant pas très dégagée, la vue n'est pas exceptionnelle. Mais on aperçoit tout de même le port, qui, sans être très imposant, est plutôt actif. Outre les fonctions de transport, secondaires ici, le port de pêche est à la fois traditionnel et dynamique:
La pêche au lamparo y est toujours pratiquée, afin de s'approvisionner en seiches. Les seiches sont ensuite placées dans des bassins, sur les marchés, pour que les clients puissent faire semblant de les capturer eux-mêmes:
Bon, soyons honnêtes: les marchés et les restaurants incluent généralement ce service, par leurs soins, dans le tarif... Enfin, pour être tout à fait honnête, il m'est quand même arrivé, au restaurant, de voir la seiche s'agiter dans mon assiette, donc le cuisinier n'avait pas dû aller au bout du travail. À proximité du marché aux poissons, des entrepôts de tuiles rouges (akarenga) sont disposés le long des quais:
Ces entrepôts abritent des boutiques et des artisans locaux, qui travaillent en lien avec le transport maritime. À l'arrière-plan, le mont Hakodate est toujours noyé dans la brume. Un tout petit peu plus loin, une statue d'un ours polaire avec une ancre, érigée en 1968 pour le centenaire du rattachement de Hokkaidō au Japon, symbolise le premier pas sur l'île:
Il faut comprendre par "premier pas" celui des colons, donc le Japon impérial. On trouve aussi, parfois, des bateaux anciens qui stationnent dans le port de Hakodate:
Les bateaux de ce style rappellent l'arrivée du commodore américain Matthew Perry, qui a entraîné en 1858 l'ouverture de quelques ports japonais, dont Hakodate (les autres étant Nagasaki, Yokohama-Tōkyō, Kōbe et Niigata), au reste du monde. C'est ainsi que la ville de Hakodate est devenue une ville cosmopolite, attirant en particulier des industriels européens. À partir de ce moment-là, de nombreuses églises chrétiennes, de toutes les confessions, se sont implantées dans le quartier de Motomachi; j'ignore cependant le niveau actuel de fréquentation de ces édifices. Par exemple, en raison de la proximité de la Russie (Vladivostok n'est pas bien loin), une église orthodoxe russe a été érigée en 1916:
Cette église est surnommée "gangan-dera" ("église ding-dong") par les habitants, ce qui laisse imaginer l'activité de son clocher. Non loin se trouve une église catholique, de style gothique (tardif), achevée en 1924:
Mais le bâtiment le plus ancien, toujours dans les mêmes rues, est le temple protestant anglais (donc anglican) Saint-John, qui date de 1874:
La présence anglaise a en effet été importante, à Hakodate, dès le début de l'ouverture du pays. Sur le plan diplomatique, cela s'est traduit par l'ouverture d'un consulat britannique en 1913:
Les services du consulat ont fermé en 1934, mais le bâtiment est resté: le tea time y est aujourd'hui très apprécié. Non loin de là, le bâtiment probablement le plus imposant du quartier est le Public Hall, construit en 1910:
D'inspiration européenne, ce bâtiment est pourtant bien japonais. Il fait surtout office d'hôtel pour les visites officielles de personnages importants: des empereurs japonais y auraient séjourné. D'une façon plus courante, tout le quartier de Motomachi est jalonné de petites maisons, de style plus ou moins européen, mais qui ont toutes beaucoup de charme. Le tramway circule dans les rues basses, ce qui donne à l'ensemble un aspect un peu désuet et pittoresque:
Mais Hakodate reste une ville japonaise, et de nombreux temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes parsèment la ville. Comme on est dans une région nordique, et que la place ne manque pas, certains sont en pleine verdure:
Quant au quartier Goryōkaku, l'étoile fortifiée est bien visible depuis le sommet d'une tour:
De façon inattendue (et sans doute inexpliquée), l'ascenseur qui mène au sommet est doté d'une lumière phosphorescente: pour les visiteurs, il faut prévoir des vêtements blancs afin de paraître étincelant! Après une telle balade, en cas de petite faim, le quartier du port est sans doute le meilleur endroit pour se restaurer:
Les devantures des restaurants débordent de produits de la mer, dont la fraîcheur est assurée: de quoi faire un vrai festin! Au final, Hakodate offre un certain dépaysement pour les Japonais, qui se croient en Europe, mais aussi pour les Européens, qui y trouvent une ambiance bien différente du reste du pays!
Lorsqu'on visite la ville de Hakodate, on est d'abord intrigué par le site, très original. En effet, la ville se situe essentiellement sur une étroite bande de terre (parfois classée parmi les tombolos, parfois parmi les péninsules), qui se termine par une zone montagneuse, où culmine le mont Hakodate (334 mètres... bon, c'est une colline). Il y a toutefois un téléphérique permettant d'accéder au sommet pour admirer la vue. Sans monter jusqu'en haut, les différentes rues en pente dans la ville donnent un aperçu:
Il s'agit ici de la pente Hachimanzaka, avec les fameux pavés. La météo n'étant pas très dégagée, la vue n'est pas exceptionnelle. Mais on aperçoit tout de même le port, qui, sans être très imposant, est plutôt actif. Outre les fonctions de transport, secondaires ici, le port de pêche est à la fois traditionnel et dynamique:
La pêche au lamparo y est toujours pratiquée, afin de s'approvisionner en seiches. Les seiches sont ensuite placées dans des bassins, sur les marchés, pour que les clients puissent faire semblant de les capturer eux-mêmes:
Bon, soyons honnêtes: les marchés et les restaurants incluent généralement ce service, par leurs soins, dans le tarif... Enfin, pour être tout à fait honnête, il m'est quand même arrivé, au restaurant, de voir la seiche s'agiter dans mon assiette, donc le cuisinier n'avait pas dû aller au bout du travail. À proximité du marché aux poissons, des entrepôts de tuiles rouges (akarenga) sont disposés le long des quais:
Ces entrepôts abritent des boutiques et des artisans locaux, qui travaillent en lien avec le transport maritime. À l'arrière-plan, le mont Hakodate est toujours noyé dans la brume. Un tout petit peu plus loin, une statue d'un ours polaire avec une ancre, érigée en 1968 pour le centenaire du rattachement de Hokkaidō au Japon, symbolise le premier pas sur l'île:
Il faut comprendre par "premier pas" celui des colons, donc le Japon impérial. On trouve aussi, parfois, des bateaux anciens qui stationnent dans le port de Hakodate:
Les bateaux de ce style rappellent l'arrivée du commodore américain Matthew Perry, qui a entraîné en 1858 l'ouverture de quelques ports japonais, dont Hakodate (les autres étant Nagasaki, Yokohama-Tōkyō, Kōbe et Niigata), au reste du monde. C'est ainsi que la ville de Hakodate est devenue une ville cosmopolite, attirant en particulier des industriels européens. À partir de ce moment-là, de nombreuses églises chrétiennes, de toutes les confessions, se sont implantées dans le quartier de Motomachi; j'ignore cependant le niveau actuel de fréquentation de ces édifices. Par exemple, en raison de la proximité de la Russie (Vladivostok n'est pas bien loin), une église orthodoxe russe a été érigée en 1916:
Cette église est surnommée "gangan-dera" ("église ding-dong") par les habitants, ce qui laisse imaginer l'activité de son clocher. Non loin se trouve une église catholique, de style gothique (tardif), achevée en 1924:
Mais le bâtiment le plus ancien, toujours dans les mêmes rues, est le temple protestant anglais (donc anglican) Saint-John, qui date de 1874:
La présence anglaise a en effet été importante, à Hakodate, dès le début de l'ouverture du pays. Sur le plan diplomatique, cela s'est traduit par l'ouverture d'un consulat britannique en 1913:
Les services du consulat ont fermé en 1934, mais le bâtiment est resté: le tea time y est aujourd'hui très apprécié. Non loin de là, le bâtiment probablement le plus imposant du quartier est le Public Hall, construit en 1910:
D'inspiration européenne, ce bâtiment est pourtant bien japonais. Il fait surtout office d'hôtel pour les visites officielles de personnages importants: des empereurs japonais y auraient séjourné. D'une façon plus courante, tout le quartier de Motomachi est jalonné de petites maisons, de style plus ou moins européen, mais qui ont toutes beaucoup de charme. Le tramway circule dans les rues basses, ce qui donne à l'ensemble un aspect un peu désuet et pittoresque:
Mais Hakodate reste une ville japonaise, et de nombreux temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes parsèment la ville. Comme on est dans une région nordique, et que la place ne manque pas, certains sont en pleine verdure:
Quant au quartier Goryōkaku, l'étoile fortifiée est bien visible depuis le sommet d'une tour:
De façon inattendue (et sans doute inexpliquée), l'ascenseur qui mène au sommet est doté d'une lumière phosphorescente: pour les visiteurs, il faut prévoir des vêtements blancs afin de paraître étincelant! Après une telle balade, en cas de petite faim, le quartier du port est sans doute le meilleur endroit pour se restaurer:
Les devantures des restaurants débordent de produits de la mer, dont la fraîcheur est assurée: de quoi faire un vrai festin! Au final, Hakodate offre un certain dépaysement pour les Japonais, qui se croient en Europe, mais aussi pour les Européens, qui y trouvent une ambiance bien différente du reste du pays!
Idée très originale, je découvre, bravo !
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