L'île de Tsushima se trouve dans le détroit qui sépare le Japon et la Corée; légèrement plus proche des côtes coréennes que de celles de Kyūshū. Connue pour être le théâtre d'une bataille en 1905 (qui vit la victoire de l'armée japonaise contre la flotte russe), l'île constitue aujourd'hui une seule municipalité, ce qui est assez décevant pour les égouts: on trouve les mêmes sur toute l'île. Cette situation résulte de la fusion de 6 communes en 2004, ce qui veut dire que, avant cette date, la variété de plaques était plus importante. Tant pis pour moi, j'y suis allée trop tard! Autre déception, les plaques ne répondent pas complètement à mes exigences (plaques standardisées, rondes, éventuellement colorées): ici, elles sont carrées... Oui, c'est un grand drame dans ma vie... Mais tout de même, la ville-île de Tsushima propose plusieurs plaques représentant la faune locale, comme la huppe fiascée:
On trouve aussi le martin-chasseur:
Vient ensuite le faisan de Colchide (oui, pour les oiseaux, c'est assez technique):
Mais il y a aussi quelques mammifères remarquables, comme la martre du Japon, endémique de Tsushima:
Il existe aussi un poney endémique (ou plutôt en voie d'extinction), nommé "taishū":
La flore n'est pas oubliée, avec une variété locale d'azalée:
Mais surtout, la star de l'île est son chat endémique sauvage, le yamaneko (littéralement "chat des montagnes", mais appelé aussi "chat-léopard"):
L'île de Tsushima est accessible en bateau par 2 ports, l'un au sud, Izuhara, et l'autre au nord, Hitakatsu. En arrivant à Hitakatsu, on comprend tout de suite que l'on est dans un endroit important. En effet, le nom de l'île est écrit en grosses lettres sur le flanc de la montagne, à la mode hollywoodienne:
À gauche, le nom est écrit en coréen, et à droite en japonais, ce qui met l'accent sur le principal caractère de l'île: sa proximité avec la Corée. Un des principaux lieux touristiques de Tsushima est d'ailleurs lié à ce voisinage. Il s'agit de l'observatoire, d'architecture coréenne, d'où l'on peut apercevoir les côtes coréennes par temps clair:
Est-il utile de le préciser? En été, la météo rend cette prouesse impossible: la vue ne porte qu'à quelques dizaines de mètres... Heureusement, quelques photos à l'intérieur montrent ce que peut être la vue quelques jours (heures?) par an. Mais la proximité coréenne se fait sentir de façon plus concrète dans les villages. Par exemple, tous les panneaux sont sous-titrés en coréen, à destination des touristes. De plus, de nombreux magasins de produits électroniques détaxés (exclusivement de marques japonaises) se tiennent à côté des 2 ports:
À l'entrée, tout un rayon d'adaptateurs électriques témoigne de la clientèle coréenne; d'un autre côté, on se doute bien que les magasins ne visent pas la population locale, peu nombreuse. En revanche, pour un visiteur étranger (non coréen), la survie à Tsushima s'avère un peu plus compliquée: tout est écrit en japonais et en coréen, mais rien n'est écrit en anglais; mieux vaut se débrouiller en japonais. Des enfants, en me croisant dans la rue, m'ont désignée comme "gaijin" ("étrangère"), puis m'ont lancé un joyeux "annyeonghaseyo" ("bonjour" en coréen): c'est bien la première fois qu'on m'a prise pour une Coréenne! C'est dire le nombre d'Occidentaux de passage dans l'île... Cependant, il y a quelques endroits intéressants à visiter, pour ceux qui osent se lancer. Le cadre rural et subtropical donne un charme particulier à l'île; certains sanctuaires en portent la marque avec leurs toriis érodés:
La forêt tropicale recouvre environ 90% de la superficie de l'île. Les paysages, visibles depuis le bus qui traverse toute l'île, sont ainsi assez typiques:
Sur le plan topographique, l'île présente une particularité. Au départ, il s'agit d'une seule île, mais les parties nord et sud sont reliées par un isthme étroit. Des canaux ont ensuite été creusés dans cet isthme, ce qui permet aux bateaux qui naviguent entre la Corée et le Japon de couper au milieu et donc de raccourcir le trajet:
Tsushima, un canal au milieu du détroit... Après ce canal, la mer s'élargit et forme plusieurs petites baies. Dans l'une d'elles se trouve le sanctuaire Watazumi, qui a beaucoup de charme:
Par rapport à d'autres endroits, ce site présente un avantage indéniable: on n'a pas à slalomer entre les touristes pour prendre des photos. Je n'ai croisé strictement personne, c'était d'un calme absolu. Lorsque j'ai raconté mon périple à la dame qui tenait le minshuku dans lequel je logeais, elle a semblé très impressionnée. Du coup, le lendemain matin, elle m'a servi un petit déjeuner gargantuesque, de peur de me voir dépérir dans un coin perdu de l'île:
Globalement, je ne suis pas très difficile pour les repas; mais l’œuf cru au réveil, c'est quand même un peu rude... C'est donc pleine d'énergie que j'ai pu repartir à la découverte de l'île. La ruralité est inscrite jusque sur les boîtes aux lettres officielles:
Le tourisme, même coréen, n'est pas la principale activité de l'île. C'est la pêche qui domine, et en particulier la pêche au lamparo:
À partir du port, j'ai tenté d'explorer les autres activités de l'île. Et là, je suis tombée sur ces affiches:
Ces panneaux, en coréen et en japonais (donc toujours très accessibles aux autres étrangers), font encore la promotion du tourisme local. Mais ce qui retient mon attention, c'est la mascotte de l'île: le fameux yamaneko. À en croire les prospectus, ce chat sauvage serait omniprésent à Tsushima. En réalité, il ne resterait plus qu'une centaine de chats sur l'île, et la seule façon de les observer est de se rendre... au musée du chat sauvage. J'y ai donc tenté ma chance. En fait, il y a un chat dans le musée, mais il dort beaucoup (dans un recoin d'où il n'est pas visible), et la durée de la visite est limitée. Concrètement, j'ai payé mon ticket d'entrée, j'ai eu la chance d'observer la cachette du chat, mais je ne l'ai pas vu (mon temps écoulé, j'ai dû céder la place; parce qu'il ne faut pas trop de monde non plus face à la vitre, sinon le chat prend peur et se rendort)... Plus fort que le Fuji-San dans l'art de l'invisibilité, bel exploit! Bref, j'ai quand même un doute sur l'existence réelle de ce chat. En revanche, à défaut de véritable endémisme biologique, j'ai tout de même croisé quelques espèces culturelles originales à Tsushima. Par exemple, en me baladant sur la plage, je suis tombée sur un cochon en peluche perdu au milieu de rien:
Au cœur du village, les responsables de la crèche (comme quoi, la natalité n'est pas encore totalement tarie) promènent les enfants dans des petits chariots:
C'est le seul endroit où j'ai pu observer ce moyen de transport. Parmi les techniques particulières, j'ai aussi beaucoup apprécié le séchoir à seiches:
Ce petit tourniquet permet de transformer la seiche, le principal produit de la pêche locale, pour en faire des ficelles que l'on déguste à l'apéritif. Moi qui croyais que cette étape était réalisée dans une grosse usine agroalimentaire... Après ce petit tour, le ferry pour rentrer à Kyūshū permet d'admirer un magnifique coucher de soleil:
Mais la plus belle vue n'est pas là. En effet, c'est sur le pont du bateau que le meilleur spectacle du séjour s'est offert. Il s'agit d'un monsieur totalement fan de son chien:
Pendant un instant, j'ai cru voir double, éblouie par le soleil... Un effet inattendu de l'insularité?
À gauche, le nom est écrit en coréen, et à droite en japonais, ce qui met l'accent sur le principal caractère de l'île: sa proximité avec la Corée. Un des principaux lieux touristiques de Tsushima est d'ailleurs lié à ce voisinage. Il s'agit de l'observatoire, d'architecture coréenne, d'où l'on peut apercevoir les côtes coréennes par temps clair:
Est-il utile de le préciser? En été, la météo rend cette prouesse impossible: la vue ne porte qu'à quelques dizaines de mètres... Heureusement, quelques photos à l'intérieur montrent ce que peut être la vue quelques jours (heures?) par an. Mais la proximité coréenne se fait sentir de façon plus concrète dans les villages. Par exemple, tous les panneaux sont sous-titrés en coréen, à destination des touristes. De plus, de nombreux magasins de produits électroniques détaxés (exclusivement de marques japonaises) se tiennent à côté des 2 ports:
À l'entrée, tout un rayon d'adaptateurs électriques témoigne de la clientèle coréenne; d'un autre côté, on se doute bien que les magasins ne visent pas la population locale, peu nombreuse. En revanche, pour un visiteur étranger (non coréen), la survie à Tsushima s'avère un peu plus compliquée: tout est écrit en japonais et en coréen, mais rien n'est écrit en anglais; mieux vaut se débrouiller en japonais. Des enfants, en me croisant dans la rue, m'ont désignée comme "gaijin" ("étrangère"), puis m'ont lancé un joyeux "annyeonghaseyo" ("bonjour" en coréen): c'est bien la première fois qu'on m'a prise pour une Coréenne! C'est dire le nombre d'Occidentaux de passage dans l'île... Cependant, il y a quelques endroits intéressants à visiter, pour ceux qui osent se lancer. Le cadre rural et subtropical donne un charme particulier à l'île; certains sanctuaires en portent la marque avec leurs toriis érodés:
La forêt tropicale recouvre environ 90% de la superficie de l'île. Les paysages, visibles depuis le bus qui traverse toute l'île, sont ainsi assez typiques:
Sur le plan topographique, l'île présente une particularité. Au départ, il s'agit d'une seule île, mais les parties nord et sud sont reliées par un isthme étroit. Des canaux ont ensuite été creusés dans cet isthme, ce qui permet aux bateaux qui naviguent entre la Corée et le Japon de couper au milieu et donc de raccourcir le trajet:
Tsushima, un canal au milieu du détroit... Après ce canal, la mer s'élargit et forme plusieurs petites baies. Dans l'une d'elles se trouve le sanctuaire Watazumi, qui a beaucoup de charme:
Par rapport à d'autres endroits, ce site présente un avantage indéniable: on n'a pas à slalomer entre les touristes pour prendre des photos. Je n'ai croisé strictement personne, c'était d'un calme absolu. Lorsque j'ai raconté mon périple à la dame qui tenait le minshuku dans lequel je logeais, elle a semblé très impressionnée. Du coup, le lendemain matin, elle m'a servi un petit déjeuner gargantuesque, de peur de me voir dépérir dans un coin perdu de l'île:
Globalement, je ne suis pas très difficile pour les repas; mais l’œuf cru au réveil, c'est quand même un peu rude... C'est donc pleine d'énergie que j'ai pu repartir à la découverte de l'île. La ruralité est inscrite jusque sur les boîtes aux lettres officielles:
Le tourisme, même coréen, n'est pas la principale activité de l'île. C'est la pêche qui domine, et en particulier la pêche au lamparo:
À partir du port, j'ai tenté d'explorer les autres activités de l'île. Et là, je suis tombée sur ces affiches:
Ces panneaux, en coréen et en japonais (donc toujours très accessibles aux autres étrangers), font encore la promotion du tourisme local. Mais ce qui retient mon attention, c'est la mascotte de l'île: le fameux yamaneko. À en croire les prospectus, ce chat sauvage serait omniprésent à Tsushima. En réalité, il ne resterait plus qu'une centaine de chats sur l'île, et la seule façon de les observer est de se rendre... au musée du chat sauvage. J'y ai donc tenté ma chance. En fait, il y a un chat dans le musée, mais il dort beaucoup (dans un recoin d'où il n'est pas visible), et la durée de la visite est limitée. Concrètement, j'ai payé mon ticket d'entrée, j'ai eu la chance d'observer la cachette du chat, mais je ne l'ai pas vu (mon temps écoulé, j'ai dû céder la place; parce qu'il ne faut pas trop de monde non plus face à la vitre, sinon le chat prend peur et se rendort)... Plus fort que le Fuji-San dans l'art de l'invisibilité, bel exploit! Bref, j'ai quand même un doute sur l'existence réelle de ce chat. En revanche, à défaut de véritable endémisme biologique, j'ai tout de même croisé quelques espèces culturelles originales à Tsushima. Par exemple, en me baladant sur la plage, je suis tombée sur un cochon en peluche perdu au milieu de rien:
Au cœur du village, les responsables de la crèche (comme quoi, la natalité n'est pas encore totalement tarie) promènent les enfants dans des petits chariots:
C'est le seul endroit où j'ai pu observer ce moyen de transport. Parmi les techniques particulières, j'ai aussi beaucoup apprécié le séchoir à seiches:
Ce petit tourniquet permet de transformer la seiche, le principal produit de la pêche locale, pour en faire des ficelles que l'on déguste à l'apéritif. Moi qui croyais que cette étape était réalisée dans une grosse usine agroalimentaire... Après ce petit tour, le ferry pour rentrer à Kyūshū permet d'admirer un magnifique coucher de soleil:
Mais la plus belle vue n'est pas là. En effet, c'est sur le pont du bateau que le meilleur spectacle du séjour s'est offert. Il s'agit d'un monsieur totalement fan de son chien:
Pendant un instant, j'ai cru voir double, éblouie par le soleil... Un effet inattendu de l'insularité?